Après avoir interdit le mariage des mineures avant 18 ans en décembre, le Parlement jordanien fait à présent marche arrière.
« (Désormais), le mariage doit être conclu entre deux personnes de 18 ans au moins », soulignait l’hémicycle il y a cinq mois. Un communiqué sous fond de lobbying intensif qui avait vu plusieurs ONG jordaniennes obtenir une précieuse victoire sociétale dans un pays particulièrement conservateur. Pour autant, la machine s’est rapidement enrayée pour engendrer, il y a quelques jours, un volte-face grandeur nature dans ce dossier.
Et pour cause, avec cette nouvelle décision des parlementaires, les juges disposent désormais du pouvoir de valider des mariages à partir de 16 ans si les « tourtereaux » attestent d’une période de six mois en couple après les fiançailles.
En outre, l’union pourra également se faire dans un « impératif dicté par l’intérêt de la famille » et avec le consentement obligatoire de la jeune fille, relaie Le Figaro. Une véritable aberration, en soi, tant les pressions des proches restent fréquentes dans ce genre de « dilemme ».
Un axe Syrie-Jordanie particulièrement « fructueux »
Pour information, une récente étude de l’Institut de solidarité des femmes en Jordanie, relayée par Libération, a recensé 29 mariages de mineures par jour en 2017.
Pire, 52 000 filles de moins de 18 ans sont passées par la case mariage au cours des cinq dernières années. Sachant que parallèlement 15 divorces de mineures par jour sont intervenus.
Il est vrai que nombre de ces unions ont servi les intérêts pratiques de migrants syriens cherchant asile sur le territoire. Et cela, en échange du paiement d’une dot importante en faveur de familles jordaniennes.
