Le président de l’Autorité palestinienne souhaite que Vladimir Poutine fasse contrepoids dans le dossier Jérusalem face aux Etats-Unis.
Mahmoud Abbas ne veut plus entendre parler de Washington. Ceci depuis la reconnaissance, le 6 novembre dernier, de Jérusalem comme capitale d’Israël par l’administration Trump. Cette décision, unilatérale, demeure en effet inconcevable pour le peuple palestinien et plus largement pour la sphère arabe.
Le leader de l’Autorité palestinienne (AP) prospecte dès lors pour trouver des soutiens crédibles à même de faire pencher la balance en sa faveur. Sa visite, hier, à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine, s’inscrit ainsi dans cette optique. Surtout qu’elle intervient deux semaines après celle du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou.
Et sans surprise, le dirigeant palestinien s’est montré particulièrement frontal avec son homologue russe : « Vu l’atmosphère créée par les actions des Etats-Unis, nous refusons toute coopération avec Washington en tant que médiateur », a t-il martelé. Avant d’ajouter qu’il était inconcevable que les Américains s’imposent comme les juges de paix exclusifs dans ce conflit.
Poutine rassure Abbas
Le chef du Kremlin, de son côté, est resté assez énigmatique en soutenant avoir abordé la problématique avec Donald Trump lors d’une conversation téléphonique. Un échange durant lequel les deux protagonistes ont considéré que la situation dans la région était très loin de leurs attentes.
M. Poutine n’a également pas manqué de conforter M. Abbas, lui assurant que « Moscou avait toujours soutenu le peuple palestinien ». C’est donc en ce sens qu’il a souhaité recueillir les doléances palestiniennes. Et cela afin « de mettre les pendules à l’heure et de mettre en place des approches communes pour résoudre ce problème ».
Pour rappel, M. Abbas sera interviendra le 20 février prochain devant le Conseil de sécurité de l’ONU. A cette occasion, le dirigeant palestinien militera une nouvelle fois pour que la Palestine devienne un Etat reconnu à part entière par les Nations unies. Aujourd’hui, elle n’a à l’ONU qu’un statut d’observateur.
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