Dans leur résolution, adoptée mercredi, les Etats membres ont également appelé à la fin de l’ingérence étrangère en Libye.
Mercredi, le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) a adopté une résolution (2510) exigeant que les parties au conflit en Libye s’engagent dans un « cessez-le-feu durable », selon les termes de la Commission militaire conjointe réunie la semaine dernière à Genève, sous l’égide de Ghassan Salamé, le représentant spécial de l’ONU en Libye. Le texte reprend les conclusions de la conférence de Berlin sur la Libye, organisée le 19 janvier dernier, qui prévoit notamment une solution politique pour mettre fin au conflit.
« La mesure la plus urgente est de parvenir à un accord sur un cessez-le-feu durable. […] En adoptant la résolution aujourd’hui, le Conseil envoie un message fort et clair de la communauté internationale aux parties libyennes, à savoir que le conflit en Libye doit prendre fin », ont déclaré conjointement les Etats de l’Union européenne (UE) membres du Conseil de sécurité.
Ces derniers ont également condamné « les violations des engagements pris lors de la conférence de Berlin ». En ce qui concerne notamment l’embargo sur les armes en Libye (résolution 1970 de 2011). Dimanche 26 janvier, la Mission des Nations unies en Libye (Manul) dénonçait en effet la poursuite des violations de l’embargo, malgré les promesses tenues quelques jours plus tôt dans la capitale allemande.
Abstention de la Russie
« Tous les Etats membres devraient s’abstenir d’exacerber le conflit et respecter strictement l’embargo des Nations unies sur les armes. La communauté internationale devrait chercher à renforcer sa surveillance sous les auspices des Nations unies et fournir davantage d’informations au groupe d’experts de l’ONU », ont déclaré à ce titre les membres de l’UE présents au Conseil de sécurité. Dont la France qui, pour rappel, soutient plus ou moins directement l’une des deux parties au conflit.
En proie au chaos depuis 2011 et la chute du dictateur Mouammar Kadhafi, la Libye est actuellement partagée en deux. Avec, à l’ouest, les forces du gouvernement d’accord national (GAN) de Faïez Sarraj, basé à Tripoli, la capitale, et reconnu par la communauté internationale ; à l’est, l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar, qui occupe la Cyrénaïque et a engrangé les soutiens de pays comme la Russie et la France.
Ce dernier, en avril 2019, a lancé un assaut sur Tripoli – la troisième guerre civile depuis 2011 -, contenu tant bien que mal aujourd’hui par les appels au cessez-le-feu de la communauté internationale. Qui s’est progressivement effacée pour laisser le champ libre à la Turquie, soutien du GAN, et à la Russie, soutien de la partie adverse, sur l’échiquier libyen. Moscou, d’ailleurs, qui oppose régulièrement son veto lors des appels onusien à l’accalmie, s’est abstenue de voter la résolution 2510 mercredi.
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Crédits photo : ONU/Manuel Elias.
