L’ONU demande à la France de récupérer ses ressortissants condamnés à mort par la justice irakienne.
Selon une information relayée par LCI, Agnès Callamard, la rapporteure spéciale des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, a contacté récemment le Quai d’Orsay afin que Paris organise le rapatriement de sept ressortissants français condamnés à mort en Irak au terme de « procès inéquitables ». Dans son courrier, l’intéressée demande également à la justice hexagonale de juger elle-même ces individus arrêtés précédemment en Syrie, puis transférés à Bagdad dans la foulée.
De son côté, le gouvernement français maintient consciencieusement « sa politique de l’autruche » et a invoqué la souveraineté de l’Etat irakien dans le but de se dédouaner :
« La France a une position constante s’agissant des ressortissants adultes, hommes et femmes, ayant rejoint Daech pour combattre au Levant. Ils doivent être jugés au plus près des lieux où ils ont commis leurs crimes. C’est une question de justice et de sécurité à la fois. Les autorités irakiennes savent (également) que la France est opposée, en tous lieux et en toutes circonstances, à la peine de mort, et qu’elle demande à ce que les sentences de mort ne soient pas appliquées », estime ainsi le ministère des Affaires étrangères par le biais d’un communiqué.
Paris milite tout de même pour l’application des droits de l’Homme
Concrètement, plusieurs nations, comme la France, militent pour que leurs vilains petits canards “restent en vie”. La garde des Sceaux, Nicole Belloubet, l’a d’ailleurs fermement rappelé au mois de juin sur les ondes de RMC :
« Il y a des discussions en cours. Nous veillons à ce que la peine de mort ne soit pas applicable pour les personnes dont nous avons la responsabilité. Nous avons dit à plusieurs reprises à l’Etat irakien que la peine de mort n’est pas une solution acceptable. »
Pour autant, Paris ne songe plus à rapatrier ses djihadistes « au bercail », comme cela a pu être le cas auparavant. Et cela, au grand dam de la Maison Blanche qui ne l’entend pas de cette oreille pour ses alliés européens. Washington a en effet acté le retrait progressif de ses troupes de Syrie au début de l’année. Un départ qui provoquerait de facto une redistribution des cartes militaires sur le territoire sinistré. Et un possible échappatoire pour ces terroristes.
Une stratégie irakienne bien éloignée de ces considérations
Pour information, les geôles irakiennes accueillent actuellement plus de 500 djihadistes étrangers. Lesquels sont le plus souvent condamnés à la peine capitale, et plus rarement à la prison à perpétuité. Plus étonnant, les autorités locales ne procèdent plus à aucune exécution à l’encontre de ces individus aux origines multiples. Ce qui n’est pas le cas des prisonnier irakiens, qui eux, passent bien par cette ultime épreuve avant de rejoindre les cieux.
Si cet état de fait dénote logiquement, l’explication, elle, est on ne peut plus simple, relaie le JDD. Bagdad espère en effet les utiliser comme monnaie d’échange pour négocier avec les grandes puissances qui ont un ou plusieurs de leurs ressortissants derrière les barreaux en Irak. Le but étant « de demander des financements, des contrats ou un levier qui pourra être activé à n’importe quel moment face à l’Etat d’origine », confirme ainsi auprès du média le journaliste, Wassim Nasr, auteur du livre Etat islamique, le fait accompli.
Affaire à suivre de près donc…
