L’Espagne prête à s’engager davantage en Irak via les forces de l’Otan

Pour autant, cette mesure doit encore être validée par Bagdad qui a exigé le départ des troupes étrangères le mois dernier.

Selon Le Figaro, Madrid a annoncé ce mercredi son souhait de renforcer le rôle de l’Otan en Irak avec la mise à disposition d’une partie de son contingent engagé dans la coalition internationale contre l’Etat islamique (EI) dirigée par les Etats-Unis. Et cela uniquement « si les autorités irakiennes donnent leur accord ».

Comme le rappelle le média, « les ministres de la Défense des pays membres de l’Otan doivent (encore) donner leur accord pour renforcer le rôle de l’Alliance (sur le territoire dévasté)… Où les Américains ne sont plus les bienvenus après l’assassinat (début janvier dans la capitale ) du général iranien, Qassem Soleimani ».

Dans les faits, « Donald Trump a demandé aux alliés de l’Otan de prendre une partie de la charge de travail de la coalition internationale, notamment l’entraînement et la formation des troupes irakiennes ».

Une fin d’année chargée de symboles

Pour rappel, l’Église catholique chaldéenne d’Irak n’avait pas hésité à annuler les festivités de Noël après les sanglantes manifestations de la fin d’année 2019. L’institution exigeait en effet du respect pour les centaines de victimes issues de la répression gouvernementale.

« Nous n’allons pas installer de sapins décorés dans les églises et sur les places (pour Noël). Et il n’y aura pas de célébrations ni de cérémonies festives au patriarcat. Nous allons nous réfugier dans la prière pour les victimes », confirmait ainsi début décembre le cardinal, Louis Raphaël Sako.

Cette prise de position forte de la part du dignitaire chrétien faisait directement écho aux violentes manifestations opposant les Irakiens au pouvoir local, dont les liens « fluctuants » avec Washington exaspèrent de plus en plus la population. Des affrontements le plus souvent violemment réprimés, car plusieurs centaines de civils ont déjà trouvé la mort depuis le 1er octobre dans un combat social perdu d’avance. Sachant que plus de 200 000 blessés viennent également « agrémenter » ce triste bilan.

Concrètement, les Irakiens demandent également une refonte du pouvoir passant par des élections anticipées, la formation d’un gouvernement temporaire ainsi que l’ouverture d’une enquête sur le meurtre et l’enlèvement de plusieurs militants. Mais ce n’est tout, ces derniers s’insurgent parallèlement contre une corruption invasive coupable d’avoir divisé le PIB par deux depuis la fin de Saddam Hussein en 2003… Et des services publics désœuvrés, malgré un potentiel pétrolier important.

Les Etats-Unis omniprésents

Pire, la pénurie d’électricité frappant actuellement le pays ne manque pas de creuser inexorablement ce fossé « démocratique ». Les djihadistes en font d’ailleurs leur fonds de commerce puisque les attaques ne faiblissent pas contre les lignes à haute tension.

Alors que Bagdad pourrait atteindre une auto-suffisance énergétique au minimum dans quatre ans, selon les experts, la situation reste malheureusement toujours problématique pour la population, puisque l’Etat peine à résoudre cette équation complexe. La production nationale ne couvrant que 60% de la demande domestique.

De plus, les autorités subissent aussi de plein fouet l’embargo américain sur l’Iran, son principal fournisseur énergétique. L’Irak se doit donc de réagir en cherchant « les réponses » sur son sol. Ainsi, si les décideurs locaux ont déjà signé début 2018 un protocole d’accord avec la compagnie US, Orion Gas Processors, pour exploiter le gaz du champ pétrolier de Ben Omar (Sud), les investigations se poursuivent à l’Ouest au sein du désert occidental.

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