L’échange de prisonniers devait commencer en début de semaine, selon le Comité international de la Croix-Rouge.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé que l’échange de plus de 800 prisonniers liés à la longue guerre du Yémen avait commencé vendredi. L’accord conclu sous l’égide des Nations unies, en préparation depuis des mois, s’inscrit dans le cadre des efforts diplomatiques concertés visant à négocier la fin du conflit, rapporte l’agence de presse américaine Associated Press (AP).
« Il s’agit de l’échange de prisonniers le plus important au Yémen depuis que la coalition dirigée par l’Arabie saoudite et ses rivaux, les rebelles houthistes, ont libéré plus de 1 000 détenus en octobre 2020. Des milliers de personnes seraient détenues comme prisonniers de guerre par toutes les parties depuis le début du conflit. » (AP)
À Sanaa, la capitale tenue par les Houthis, des dizaines d’anciens prisonniers sont descendus d’un avion au son d’une fanfare et de danseurs traditionnels yéménites, portant des rubans aux couleurs du drapeau yéménite. Les anciens prisonniers ont été accueillis avec des accolades et des baisers par des membres de leur famille et par une file d’attente de dirigeants politiques houthis. Un homme blessé a été soutenu par des travailleurs médicaux.
« Le vol est parti d’Aden, siège du gouvernement internationalement reconnu du pays, allié à l’Arabie saoudite. »
Dans le cadre de cet échange de trois jours, des vols transporteront des prisonniers des villes contrôlées par le gouvernement au Yémen et en Arabie saoudite vers Sanaa, a déclaré Majed Fadail, vice-ministre des droits de l’homme du gouvernement du Yémen. La Croix-Rouge a déclaré qu’il y aurait deux séries de vols simultanés vendredi entre Aden et Sanaa pour transférer les prisonniers.
150 000 personnes tuées
Le conflit au Yémen a débuté en 2014 lorsque les Houthis se sont emparés de Sanaa et d’une grande partie du nord du pays. Le gouvernement internationalement reconnu a fui vers le sud, puis s’est exilé en Arabie saoudite. La prise de pouvoir des Houthis a incité une coalition dirigée par l’Arabie saoudite à intervenir quelques mois plus tard.
Ces dernières années, le conflit s’est transformé en une guerre régionale par procuration entre l’Arabie saoudite et l’Iran, les États-Unis étant depuis longtemps impliqués à la périphérie, en fournissant une aide au royaume en matière de renseignement. Toutefois, les critiques internationales concernant les frappes aériennes saoudiennes tuant des civils ont conduit les États-Unis à retirer leur soutien.
La guerre a tué plus de 150 000 personnes, combattants et civils confondus, et a provoqué l’une des pires catastrophes humanitaires au monde. L’échange de prisonniers devait commencer en début de semaine, mais il a été retardé pour des raisons apparemment logistiques.
Crédits photo : Le centre-ville de Sanaa, la capitale du Yémen aux mains des Houthis, en 2007 (Wikimedia Commons).