Tunisie : Ghannouchi, dirigeant d’Ennahdha, a été élu président du Parlement

Le parti islamiste souhaite se concentrer, entre autres, sur la lutte contre la corruption et le renforcement de la sécurité.

Lors des législatives du 6 octobre 2019, Ennahdha est arrivé en tête du scrutin en décrochant 52 sièges (sur 217). Et le candidat pour qui la formation d’inspiration islamiste avait appelé à voter au 2e tour de la présidentielle, l’universitaire Kaïs Saïed, a été triomphalement élu avec 72,71 % des voix. Résultat : en vertu de la Constitution du pays, le parti d’inspiration islamiste était chargé de la formation d’un gouvernement et devait proposer le nom d’un Premier ministre d’ici le 15 novembre.

Rachid Ghannouchi, dirigeant de longue date d’Ennahdha, a ainsi été désigné président du nouveau Parlement, mercredi 13 novembre, avec 123 voix (sur un total possible de 217), dans une chambre divisée. Il a désormais un délais d’un mois, renouvelable une fois, pour former un nouveau cabinet, qui doit être approuvé ensuite par une majorité de députés. Passé ce délai, Kaïs Saïed pourra proposer un autre nom.

Avertissement

Si l’accession de Ghannouchi à la tête du Parlement tunisien était l’objectif suprême d’Ennahdha – « parce que c’est au sein de l’Assemblée que les lois et les décisions sont prises » explique le parti islamiste -, ce dernier, avec 52 sièges seulement, doit encore poursuivre ses négociations afin de dénicher des ministres « compétents ». Pour cela, il met en avant son programme, qui se concentrera sur la lutte contre la corruption et la pauvreté, le renforcement de la sécurité et le développement de l’éducation, entre autres.

La question se pose désormais de savoir si les Tunisiens, qui ont largement manifesté leur insatisfaction lors des deux précédents scrutins – y compris à l’égard d’Ennahdha -, seront satisfaits des politiques engagées. « Même si Ennahdha parvient à se maintenir, il a perdu des électeurs dans certaines classes sociales qui voient chez lui une forme de trahison, de reniement », expliquait en octobre dernier la ministre nahdhaouie de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Saïda Ounissi, en guise d’avertissement.

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