Mauritanie : l’évolution de l’ouguiya perturbe la population

Depuis le début de l’année, les Mauritaniens sont confrontés au changement unitaire de leur monnaie nationale.

Lors du 57 ème anniversaire de l’indépendance nationale, le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, avait annoncé que la Banque centrale du pays mettrait en circulation de nouveaux billets à compter du 1er janvier 2018. Et cela, afin de limiter les risques de falsification pesant sur l’ouguiya. Mais aussi de fortifier sa place sur les marchés financiers et de limiter la quantité monétaire en circulation (via une variation unitaire à la base de 10 à 1).

Si l’annonce a été suivie d’effets, la population a quant à elle bien du mal à s’y faire, révèle RFI. Le média témoigne en effet des longues files d’attente jouxtant l’entrée des établissements bancaires locaux depuis maintenant deux semaines pour procéder à l’échange des anciennes ouguiyas.

Une mesure contre-productive ?

« Il y a trop de pièces. Il est difficile pour le citoyen lambda de comprendre cette nouvelle monnaie, ces pièces n’ont aucun sens pour nous », fustige ainsi Aminetou Mint el Moctar, présidente de l’Association des femmes chefs de famille. Le mécontentement est tel que « la plupart des commerçants refusent la nouvelle ouguiya et privilégient l’ancienne », renchérit l’intéressée.

Ce désagrément n’est pas le seul à être recensé à Nouakchott, puisque l’inflation sévit parallèlement de plus belle. Ainsi, un sac de riz vaut aujourd’hui 1 000 anciennes ouguiyas de plus qu’avant le changement. Idem pour le paquet de cigarettes dont le prix s’envole également (+ 200).

Les mesures prises par le gouvernement sont donc pour l’instant un véritable échec. Pire, les Mauritaniens sont désormais persuadés que leur pouvoir d’achat s’est effondré…

 

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