Le port de Berbera source de conflits entre la Somalie et le Somaliland

L’avenir économique du port de Berbera au Somaliland attise les convoitises de Mogadiscio.

Début mars, le Somaliland, l’Ethiopie et le groupe DP World (Émirats arabes unis) ont signé un accord tripartite portant sur la structure portuaire de Berbera, située à l’entrée de la mer Rouge. Désormais, Addis-Abeba possède 19 % des parts du site, tandis que le Somaliland et DP World conservent respectivement 30 et 51 % des capitaux, relaie TV5 Monde.

Pour autant, ce deal est vu d’un très mauvais oeil par la Somalie qui estime que la paternité du port lui appartient; Mogadiscio ne reconnaissant pas l’indépendance de son voisin, auto-proclamée en 1991 (tout comme la communauté internationale). Le gouvernement somalien s’oppose donc de facto à une telle opération financière, qui plus est bouclée avec l’Ethiopie avec qui il partage des relations politiques très difficiles.

« Seul le gouvernement fédéral de Somalie peut s’engager dans des accords internationaux. Tous les ports et aéroports du pays sont propriété de la Nation et personne ne peut revendiquer de manière privée leur possession », a ainsi fait valoir lundi l’hémicycle national.

DP World persona non grata 

Le texte, adopté par 168 députés sur 170, ne s’arrête pas là et interdit également à DP World – qui gère parallèlement le port de Bossaso, dans la région semi-autonome du Puntland – toute liberté d’action sur le territoire : « Cette compagnie a intentionnellement violé la souveraineté de la Somalie, et elle est donc complètement interdite d’opérations en Somalie », ajoute les parlementaires.

Pour rappel, Berbera présente un intérêt de premier plan pour l’Ethiopie qui n’a pas d’accès à la mer et qui se repose actuellement sur le port de Djibouti.

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