En Syrie, « la communauté internationale doit absolument intervenir »

D’après l’ONG humanitaire Care, « la situation est plus désastreuse que jamais » dans le pays.

En sept ans, en moyenne 100 personnes par jour sont mortes en Syrie. C’est le constat implacable fait par l’ONG internationale Care, il y a quelques jours, alors que le régime syrien continue de bombarder le fief rebelle de la Ghouta orientale, à l’est de Damas. Depuis près d’un mois, l’armée de Bachar al-Assad, appuyé par l’aviation russe, tente de déloger les djihadistes qui s’y trouvent, mais également les opposants au chef de l’Etat. Ceci en dépit d’une trêve votée au Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) fin février dernier.

« Plus d’eau potable »

Selon le texte présenté par la Suède et le Koweït, un cessez-le-feu de trente jours consécutifs devait entrer en vigueur « sans délai », afin de permettre aux organisations humanitaires et à l’ONU de porter secours aux populations civiles. D’après le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) pour la Syrie, plusieurs centaines de Syriens ont besoin d’une évacuation médicale urgente, et 12 % des enfants âgés de moins de 5 ans souffrent de sous-alimentation sévère. Globalement, ce sont 13 millions de personnes qui ont besoin d’aide dans le pays.

Lire aussi : Dans la Ghouta orientale, l’aide humanitaire n’est toujours pas délivrée

« La situation est plus désastreuse que jamais » pointe ainsi l’association humanitaire dans un communiqué de presse. « Dans la Ghouta orientale, les bombardements continuent de cibler les populations et infrastructures civiles. » En quelques semaines, plus de 1 000 civils ont ainsi péri dans la zone, assiégée depuis 2013. Quant à la situation humanitaire, elle est « dramatique » d’après l’ONG : « Il n’y a plus d’eau potable, presque plus de nourriture, les maisons sont détruites et aucune évacuation médicale n’est autorisée. »

« C’est plus facile de mourir »

« Le conflit syrien dure depuis trop longtemps, les populations sont à bout de force » estime Fanny Petitbon, responsable chez Care France. « La plupart des Syriens ont le sentiment que leurs vies sont détruites et que le monde entier les a abandonnés. La communauté internationale doit absolument intervenir » selon elle. Une injonction qui fait échos aux propos tenus par le vice-président des « casques blancs » syriens, Abdulrahman Almawwas, en février dernier, lorsqu’il avait appelé, depuis Paris, l’ensemble des acteurs à « prendre des mesures concrètes ».

Lire aussi : Syrie : ce qu’il faut retenir de l’actualité du mois de février

Début mars, les Nations unies et leurs partenaires ont tout de même pu apporter de la nourriture à quelque 27 500 personnes, ainsi que des kits de santé, selon l’OCHA. Bien, mais pas suffisant. Car selon une habitante de la Ghouta orientale citée par Care, « il n’y a aucune aide médicale, aucune évacuation et les hôpitaux sont détruits. » La situation est telle que « si quelque chose devait nous arriver, nous préférons mourir que d’être blessé. C’est plus facile de mourir. »

 

 

Partages