Face à une inflation galopante, la BCT a relevé ses taux directeurs de 5,75 à 6,75 % .
Le géant maghrébin connaît actuellement une poussée inflationniste inquiétante évaluée par les experts à 7,7% en mai contre 4,8% l’année dernière à la même période. Sans surprise, cette spirale infernale a poussé la banque centrale de Tunisie à intervenir mercredi sur le levier des taux directeurs. Et cela, pour la seconde fois en mois de trois mois, relaie Jeune Afrique.
Concrètement, la BCT a justifié son choix en point du doigt « la dépréciation du dinar et la hausse des salaires, sans une augmentation de la productivité (en retour) ».
Une croissance en danger
Pire, l’institution craint une inflation moyenne de 8% en 2018 qui propulserait cette courbe « vers des niveaux jamais atteints depuis près de trois décennies et qui risque de s’installer à des niveaux préjudiciables à toute relance de l’activité économique et à la stabilité financière dans son ensemble ». A titre d’exemple, les denrées alimentaires ont vu leur prix exploser en mai 2018 (+9,3%), soit une augmentation annuelle de 5,4%.
Cette décision devrait donc inciter la population à moins consommer au profit de l’épargne (les crédits à la consommation étant de facto plus chers) et les commerçants à baisser les prix ; des rouages à même d’endiguer l’inflation et de séduire les investisseurs internationaux dont les placements trouveront des rendements beaucoup plus attractifs.
