La communauté internationale ne parvient pas à s’entendre sur la situation à Gaza. Et c’est problématique.
Si les Nations unies (ONU) veulent prouver qu’elles sont un système qui fonctionne – ou, du moins, qui peut servir à quelque chose -, c’est maintenant qu’elles doivent le faire. Parce qu’à Gaza, l’histoire bégaie, bafouille, se répète continuellement. Et les gens en ont marre. Ils sont las de vivre dans la peur et le deuil ; las d’enterrer leurs défunts. Le week-end dernier, après des semaines de vives tensions entre les membres du Hamas et les forces armées israéliennes, des tirs de roquettes et autres attaques ont fait plusieurs morts et blessés dans chaque camp, de part et d’autre de la frontière. Ceci alors qu’un cessez-le-feu avait été conclu samedi soir par les deux parties.
Les autorités israéliennes ont déclaré qu’elles se concentraient sur les cibles militantes et averti les civils de Gaza de garder leurs distances par rapport à certains sites. Tout en assurant qu’elles se tenaient prêtes à frapper de nouveau. « L’armée israélienne a livré sa frappe la plus douloureuse contre le Hamas depuis la guerre de 2014 et nous augmenterons la force de nos attaques autant que nécessaire » a effectivement déclaré le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. Côté palestinien, aux tirs de roquettes s’ajoutent les cerfs-volants enflammés confectionnés par les jeunes. De quoi faire dire à l’Etat hébreu que, de l’autre côté de la frontière, personne n’est innocent.
Position vindicative des Etats-Unis
Et c’est problématique. La situation est telle à Gaza que l’escalade parait chaque semaine inéluctable et sans fin. Les deux parties se renvoyant constamment la faute et refusant de baisser la garde. Un calvaire, notamment, pour les travailleurs humanitaires, qui peinent à porter secours aux personnes qui en ont besoin. Et elles sont nombreuses. Selon l’Agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), plus d’un million d’individus dépendent aujourd’hui de l’aide alimentaire, par exemple. Ceci alors que les projets humanitaires sur le territoire palestinien connaissent un déficit de financement patent. Mais également de cadrage. Selon l’UNRWA, il manque surtout à la Bande de Gaza un horizon politique stable.
Face à cette situation inextricable, l’ONU apparait comme bien souvent divisée. Entre, d’un côté, les soutiens israéliens – au premier rang desquels les Etats-Unis – et, de l’autre, les partisans de la désescalade avant tout – personne, au Conseil de sécurité, n’osant s’affirmer clairement pro-palestinien. En juin dernier, Washington avait ainsi rejeté une résolution présentée par le Koweït et visant à protéger les civils palestiniens. La diplomatie américaine n’avait pas réussi, en retour, à faire porter le chapeau au Hamas, qu’elle accuse d’être à l’origine des regains de tensions dans la zone gazaouie – dans l’optique, toujours, de protéger son allié israélien.
Pire, les Etats-Unis semblent dénoncer à présent une posture franchement anti-israélienne au sein de l’ONU. Une position bien trop vindicative pour que les problématiques majeures puissent être prises en compte. Et réglées. A savoir, en premier lieu, le sort des civils. Tout comme en Syrie et au Yémen, ces derniers apparaissent comme les laissés-pour-compte des affrontements. S’il semble logique que l’armée israélienne et les combattants du Hamas se soucient peu de leur bien-être, il en va différemment de la communauté internationale et, donc, de l’ONU. Où la pusillanimité le dispute à l’inconséquence crasse lorsqu’il s’agit de défendre des populations innocentes. Un changement de mode de réflexion serait bienvenu.
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