La chef de la diplomatie européenne a officialisé dimanche l’ouverture d’une représentation diplomatique de l’UE au Koweït.
Après Riyad en 2004 et Abou Dabi en 2013, l’UE renforce sa position diplomatique dans le golfe Persique. Cette fois, Bruxelles s’installe durablement au Koweït, relaie L’Express.
De quoi permettre aux instances européennes de peser davantage dans un rôle de médiation au sein d’une région marquée par les tensions toujours plus vives entre le Qatar et l’Arabie saoudite. Doha souffre en effet depuis plus d’un an d’un embargo imposé par Riyad et ses alliés (Emirats arabes unis, Bahreïn et Egypte).
« En ces temps de tensions internationales et régionales, le Koweït est une voix sage et une force de paix, ce qui en fait notre partenaire naturel. Il s’agit aussi d’un message pour toute la région : l’Union européenne accroît sa présence et son engagement au Moyen-Orient », s’est ainsi félicitée Federica Mogherini.
Les positions stratégiques du Koweït déterminantes pour l’UE
Au-delà de ce conflit interrégional, l’UE aura également fort à faire pour limiter la casse dans un autre dossier brûlant. Et pour cause, le fossé séparant les ennemis héréditaires saoudien et iranien a pris une nouvelle ampleur, mi-mai, aux larges des côtes émiraties. A cette occasion, deux pétroliers saoudiens ont subi un sabotage en mer d’Oman, à proximité de la ville de Fujairah. Sans surprise, Téhéran est entré immédiatement en tête de liste des commanditaires potentiels de cet incident.
Pourquoi ? Car ce couloir stratégique – qui voit transiter chaque jour 30% de la production planétaire de pétrole vers l’océan Indien – reste sous le contrôle d’Oman… mais aussi de l’Iran, échaudé par la dénonciation par Washington en novembre dernier de l’accord sur le nucléaire de juillet 2015.
Comme le rappelle L’Express, le Koweït reste le premier pays du golfe avec lequel la diplomatie européenne a conclu un accord de coopération en 2016. Mieux, le petit émirat présente la particularité d’entretenir un lien solide avec Washington, tout en maintenant des relations cordiales avec Téhéran. Un triple avantage, donc, que Bruxelles devra utiliser à bon escient.
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