Le résultat le plus probable du scrutin de mardi semble être une nouvelle égalité entre le Likoud et Bleu et Blanc.
Israël se dirige-t-il vers un cas électoral inédit, mardi, alors que les législatives de ce jour-là ne présentent aucune garantie de résultat plus décisif que celles d’avril dernier, guère concluantes ? Si oui, la faute incomberait à l’électorat israélien, profondément divisé sur les plans religieux, ethnique et idéologique, ainsi qu’à la fragmentation du système parlementaire, qui rend difficile la constitution de coalitions.
Lors des précédentes législatives, le Premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, semblait bénéficier d’une voie claire vers le pouvoir avec son parti de droite, le Likoud, et ses alliés juifs ultra-orthodoxes et nationalistes traditionnels, qui lui avaient permis d’obtenir une majorité à la Knesset (le Parlement de l’Etat hébreu) de 120 sièges.
C’était sans compter Avigdor Lieberman et son parti « dur » Israel Beytenu, qui s’étaient opposés à l’influence excessive des partis religieux. Résultat : Nétanyahou, qui n’avait plus que 60 partisans – un de moins que la majorité -, avait décidé de dissoudre le Parlement et déclencher de nouvelles élections législatives. Ceci plutôt que de donner une chance à un candidat alternatif de former un gouvernement.
Gouvernement d’unité laïque
A présent, les derniers sondages montrent que le Likoud du chef du gouvernement et son principal adversaire, le parti centriste Bleu et Blanc de Benny Gantz, s’affrontent dans une course serrée. Les deux partis pourraient avoir du mal à former une coalition majoritaire avec leurs petits alliés. Reste la solution d’une « entente cordiale » entre les deux formations.
« Un gouvernement d’unité entre les deux plus grands partis peut être le moyen le plus raisonnable de sortir de l’impasse, mais Bleu et Blanc a juré de ne pas servir sous Nétanyahou en raison de son inculpation probable pour corruption. Nétanyahou, le plus ancien dirigeant de l’histoire d’Israël, n’acceptera probablement pas de siéger dans un gouvernement dirigé par quelqu’un d’autre », balaie le journaliste d’AP Aron Heller.
Le résultat le plus probable, selon lui, qui est également « le plus compliqué », semble être une nouvelle égalité entre le Likoud et Bleu et Blanc, aucune des deux formations n’atteignant la barre des 61 sièges requis. Avigdor Lieberman, « nouveau faiseur de rois », comme le présente le responsable de la politique israélienne au sein d’AP ? Pour rappel, il refuse de soutenir l’un ou l’autre camp et affirme qu’il exigera un gouvernement d’unité laïque entre Nétanyahou et Gantz…

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