Jordanie : les cigarettes, l’essence et les boissons gazeuses bientôt davantage taxées

Face à la dette publique abyssale jordanienne, Amman a décidé de taxer davantage des produits de consommation clés du quotidien.

Alors que la Jordanie subit le contre-coup de la guerre chez son voisin syrien, et croule sous une dette d’environ 35 milliards de dollars – soit plus de 90 % de son PIB -, le gouvernement a choisi de rehausser les taxes concernant l’essence (+30 % au lieu de 24 %), les cigarettes (+20 piastres par paquet) ou encore les boissons gazeuses (+20 %). Mais ce n’est pas tout, puisque le secteur de la bijouterie subira dans le même temps une hausse de 5 % de TVA, tandis que le prix du pain doublera.

Selon L’Orient Le Jour, qui se fait écho des médias locaux, « (l’Etat) escompte ainsi mobiliser 761 millions de dollars. » Et cela afin de résorber un déficit de plus en plus inquiétant, qu’il s’est engagé à réduire progressivement auprès du FMI jusqu’en 2021. « (En contrepartie), Amman a promis d’accorder une aide financière aux couches défavorisées affectées par ces augmentations. »

Des manifestations à prévoir

Néanmoins, il est probable que les Jordaniens n’acceptent pas facilement cette décision puisqu’une hausse de taxe assez similaire avait frappé les mêmes produits l’année dernière ainsi que les forfaits Internet (la bijouterie et le pain n’étaient pas concernés). Les habitants étaient alors descendus en masse dans les rues pour manifester. Il est donc probable qu’un tel scénario se reproduise très prochainement.

Pour rappel, la Jordanie accueille actuellement 680 000 réfugiés syriens d’après les données publiées par le HCR. Cet afflux massif pèse par conséquence lourdement sur l’économie domestique. Le ministère jordanien des Affaires étrangères estime effectivement son coût à « plus de 10,3 milliards de dollars depuis le début du conflit. »

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