Le sanctuaire d’Al Mawa au nord du pays accueille les animaux menacés par les conflits syrien, irakien et israélo-palestinien.
Véritable Arche de Noé, le centre animalier jordanien d’Al-Mawa est un modèle du genre dans la région en raison de sa réactivité face aux méandres de la guerre. Et si les victimes humaines sont exclusivement mises en avant par les médias, les animaux souffrent malheureusement tout autant de la folie humaine.
Face à ce déni, RFI a donc décidé de jeter un coup de projecteur sur cette initiative singulière. Ainsi, avec ses 110 hectares et une altitude de 1200 mètres le parc accueille pas moins de 23 animaux d’envergure (lions, tigres, ours). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ses locataires présentent également les stigmates de la violence et de l’horreur. C’est par exemple le cas de Sultan, un lion âgé de neuf ans.
« S’il entend un avion dans le ciel, il court immédiatement dans son abri pour se cacher. Quand il est arrivé ici, il avait des cicatrices sur le corps à cause des bombes qui étaient tombées près de son zoo. Maintenant, il va mieux », raconte avec émotion Munjid, l’un des gardiens du « temple ».
Exfiltré de Gaza
Aujourd’hui traumatisé, Sultan est l’une des innombrables victimes du conflit sévissant au sein de la bande Gaza. L’ONG Four Paws a en effet recueilli le malheureux en 2014 alors que le zoo où il résidait fut détruit par les bombardements du voisin israélien.
Concrètement, ce dernier « survivait dans un minuscule réduit fait de bric et de broc au milieu des mouches. Et à proximité de cadavres d’autres animaux, singes et crocodiles notamment ». Grâce à l’association, il a ainsi pu être soigné, vacciné puis transporté jusqu’en Jordanie avec d’y finir ses jours dans la paix et la quiétude. Comme ses 22 acolytes.
