Soudan : des femmes toujours plus opprimées

Soumis à l’intransigeance de la charia, le Soudan peine à dissimuler le « traitement de défaveur » réservé aux femmes.

« Elle a purgé une peine de six mois de prison et aujourd’hui elle a reçu 75 coups de fouet. Son mari a, lui, été condamné à deux ans d’emprisonnement. » Ces propos sont ceux de Azza Mohamed Ahmed, une avocate soudanaise relatant les sévisses physiques subies mardi par sa jeune cliente originaire du Darfour (ouest du Soudan). Son crime ? Avoir épousé un homme sans le consentement de son père.

« Les époux ont vécu ensemble pendant un an et ont même un bébé de deux mois », plaide pourtant l’intéressée auprès de VOA Afrique. Mais la famille de la jeune femme en a décidé autrement en portant plainte contre leur propre fille.

Et cela, pour avoir vécu illégalement avec un homme et s’être rendue coupable de relations sexuelles hors mariage. Une demande parfaitement entendue par les juges puisque la loi soudanaise oblige les femmes à épouser un « candidat » choisi par leur père.

« Ce fut une scène très douloureuse »

Sans surprise, cette chronique judiciaire n’est pas restée lettre morte du côté des ONG nationales et internationales. Une militante de l’association locale, Don’t oppress Women, a ainsi confirmé avoir assisté à la sentence. Un moment particulièrement douloureux, insiste-t-elle, car « je tenais son bébé dans mes bras alors que cela se déroulait devant moi ».

Malheureusement pour les femmes du Soudan, ce genre de cas reste monnaie courante dans le pays ; preuve que la problématique des droits des femmes n’en est pas vraiment une pour les autorités.

Et pour cause, deux jours plus tard, une autre soudanaise âgée de 19 ans a été condamnée à mort par un tribunal « pour avoir poignardé son mari par légitime défense après avoir été violée ». Pour information, cette dernière avait été forcée à se marier trois ans plus tôt par son géniteur.

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