Selon l’ayatollah Khamenei, l’Iran ne cédera pas à la pression américaine

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18.01.2020

Vendredi, le guide suprême a déclaré que les funérailles de Ghassem Soleimani avaient démontré le soutien du peuple iranien.

Vendredi, le guide suprême de l’Iran, Ali Khamenei, s’en est pris aux pays occidentaux, alors qu’il dirigeait la prière du vendredi, à Téhéran, la capitale de l’Iran, pour la première fois en huit ans. L’ayatollah a profité de cette apparition (très rare) aux prières hebdomadaires pour prononcer un discours enflammé, dans lequel il a insisté sur le fait que l’Iran ne céderait pas à la pression américaine, après des mois de sanctions écrasantes et une série de crises récentes, entre l’assassinat d’un général iranien de haut rang à la destruction accidentelle d’un avion de ligne ukrainien.

Ali Khamenei a déclaré que les funérailles du général Ghassem Soleimani, tué lors d’une attaque aérienne américaine dans la nuit du 2 au 3 janvier derniers, montrent que le peuple iranien soutient la République islamique malgré ses récents procès. Il a déclaré que le coup « lâche » porté au chef des gardiens de la révolution avait de fait éliminé le commandant le plus efficace dans la bataille contre le groupe d’Etat islamique.

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En réponse au meurtre de Ghassem Soleimani, Téhéran a effectué des tirs de missiles balistiques visant les troupes américaines en Irak, sans toutefois causer de blessures graves. L’ayatollah Khamenei a déclaré, à ce titre, que cette frappe avait porté un « coup à l’image de l’Amérique » en tant que superpuissance. Dans la partie de son sermon prononcée en arabe, il a dit que la « vraie punition » serait de forcer les Etats-Unis à se retirer du Moyen-Orient.

Accord nucléaire

Après les tirs de missiles, alors que les gardiens de la révolution se préparaient à une contre-attaque américaine qui n’a jamais eu lieu, ils ont abattu par erreur un avion ukrainien peu après son décollage de l’aéroport international de Téhéran, tuant les 176 passagers à bord, pour la plupart iraniens. « Les autorités ont dissimulé leur rôle dans cette tragédie pendant trois jours, attribuant initialement le crash à un problème technique. Lorsqu’elles ont reconnu leur responsabilité, elles ont déclenché des journées de manifestations dans la rue, que les forces de sécurité ont dispersées à l’aide de balles réelles et de gaz lacrymogène », rappelle l’agence américaine Associated Press (AP).

Lors de la prière du vendredi, Ali Khamenei a qualifié la destruction de l’avion d’ « amer accident ». Qui, selon lui, a attristé l’Iran autant qu’il a rendu ses ennemis heureux, rapporte AP. Il a également dit que les opposants de l’Iran avaient profité de l’accident pour remettre en question la République islamique, les gardiens de la révolution ainsi que les forces armées. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Vadym Prystaiko, a quant à lui déclaré, hier, que son pays souhaitait que l’Iran publie un document officiel attestant de sa culpabilité.

Enfin, le guide suprême de l’Iran s’en est pris à la Grande-Bretagne, à la France et à l’Allemagne, après qu’elles ont déclenché un mécanisme de règlement des différends pour tenter d’amener l’Iran à se conformer à l’accord nucléaire de 2015. « Téhéran a commencé à violer ouvertement certaines limites prévues par l’accord l’été dernier, plus d’un an après que le président Donald Trump s’est retiré unilatéralement de l’accord et a commencé à imposer des sanctions, rappelle AP. Après le meurtre de Soleimani, l’Iran a déclaré qu’il n’était plus lié par l’accord nucléaire. »

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