Somalie : l’armée américaine abat le numéro 2 de l’EI

Moins présent sur le territoire que les shebab, l’Etat islamique n’en reste pas moins contraignant pour la sécurité nationale.

Le commandement militaire américain pour l’Afrique (Africom) a confirmé dans un communiqué relayé par Le Monde « avoir mené, en coordination avec le gouvernement fédéral de Somalie, une frappe aérienne le 14 avril dans les environs de la localité de Hiririo, dans la région de Bari, tuant Abdilhakim Dhokob, un responsable de haut rang de l’EI en Somalie ».

Si cette « prise » reste appréciable dans le contexte sécuritaire somalien, il est toutefois important de noter que le groupe djihadiste demeure fortement minoritaire sur le territoire.

Évalué entre 75 et 250 hommes, l’effectif de l’EI fait en effet figure de groupuscule en rapport au potentiel de nuisance produit par les shebab, qui dépendent quant à eux d’Al-Qaïda.

Un gouvernement dépassé

Pour rappel, le gouvernement central somalien résiste toujours tant bien que mal aux assauts répétés du terrorisme. Le soutien dont il bénéficie sur l’échiquier mondial auprès de l’ONU et surtout de l’Union africaine n’est bien sûr pas étranger à cela. Malheureusement, cela ne suffit pas ou plus.

Et pour cause, bien que les islamistes des shebab disposent d’une marge de manœuvre plus faible depuis 2011 et la perte de Mogadiscio, ils restent malgré tout encore très actifs. Notamment dans de vastes zones rurales, d’où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides jusque dans la capitale.

L’atout américain

La reprise de liens diplomatiques avec Washington (après 30 longues années), et la réouverture en décembre dernier de l’ambassade US à Mogadiscio, est donc arrivée à point nommé pour l’Etat.

Dans les faits, l’armée US, qui dispose de 5 bases militaires localement, opère régulièrement par les airs pour frapper les « belligérants ». Plus d’une trentaine d’attaques par drone ont d’ailleurs “animé” l’année 2018… Avec des conséquences parfois désastreuses pour la population.

Concrètement, cette augmentation fait suite à une réforme de l’administration Trump qui a classé, en mars et septembre 2017, plusieurs régions somaliennes en “zone d’hostilité active”. Un statut facilitant les procédures autorisant ces frappes.

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