L’Arabie saoudite minimise la normalisation avec Israël

Ce rapprochement diplomatique ne peut se faire, selon la position officielle de Riyad, sans qu’un État palestinien ne soit garanti.

Le plus haut diplomate de l’Arabie saoudite a minimisé samedi les discussions sur la normalisation avec Israël après que le royaume a ouvert son espace aérien aux vols commerciaux israéliens et a conclu un accord complexe sur les îles de la mer Rouge qui nécessitait l’assentiment d’Israël.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Farhan ben Faiçal, s’est adressé aux journalistes à l’issue d’une visite de quatre jours du président américain, Joe Biden, dans la région, dont deux jours passés en Arabie saoudite, où il s’est entretenu avec le roi saoudien et le prince héritier, le dirigeant de facto du royaume, et a participé à un sommet des dirigeants régionaux.

Le prince Faiçal a souligné qu’il n’a pas été question au sommet d’une quelconque coopération militaire avec Israël ni d’une prétendue « OTAN arabe ». « Il n’y a aucune discussion sur une alliance défensive avec Israël », a-t-il répété, tandis que, ces derniers mois, les liens entre Israël et l’Arabie saoudite se sont progressivement resserrés en raison des préoccupations communes concernant l’Iran.

La position publique du royaume est qu’il est depuis longtemps favorable à une normalisation avec Israël, à condition que les droits des Palestiniens et leurs demandes d’un État soient garantis. La Maison Blanche a par ailleurs annoncé que les États-Unis s’étaient engagés, lors d’une entrevue entre le président américain et le roi de Jordanie, à mettre en place un nouveau programme d’aide à Amman d’un montant de pas moins de 1,45 milliard de dollars par an.

« Mort à l’Amérique », « Mort à Israël »

L’annonce a été faite après la rencontre des deux dirigeants en marge d’un sommet régional plus large, au cours duquel M. Biden a promis que les États-Unis ne se retireraient pas de la sécurité du Moyen-Orient et ne laisseraient pas un vide que la Russie, la Chine ou l’Iran pourraient tenter de combler. Car, dans le même temps, des dizaines de partisans de la ligne dure iranienne se sont rassemblés samedi sur une place du centre de Téhéran, brûlant des drapeaux américains et israéliens et dénonçant la visite du président Biden au Moyen-Orient.

La petite foule a également entonné des chants tels que « Mort à l’Amérique » et « Mort à Israël », typiques des rassemblements anti-américains en Iran. Les manifestants ont également protesté contre la normalisation des liens entre Israël et plusieurs nations arabes qui a débuté sous l’administration américaine précédente. Par ailleurs, Téhéran a annoncé qu’elle imposerait des sanctions à 61 Américains, dont Mike Pompeo, l’ancien secrétaire d’État, et John Bolton, l’ancien conseiller à la sécurité nationale, en raison de leur soutien à des groupes iraniens dissidents basés à l’étranger.

Ces dernières années, l’Iran a imposé à plusieurs reprises de telles mesures symboliques à des Américains qui, selon Téhéran, agissent contre l’Iran. En juin, un tribunal iranien a également ordonné au gouvernement américain de verser plus de 4 milliards de dollars aux familles des scientifiques nucléaires iraniens qui ont été tués dans des attaques ciblées ces dernières années.

 

Crédits photo : Un lever de soleil depuis une mosquée en Arabie saoudite.

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