La rentrée des classes aura bien lieu pour les réfugiés palestiniens

L’agence onusienne qui dirige les 711 écoles concernées, l’UNRWA, manque cependant de financements.

L’école pourra reprendre son cours normal en Palestine. Jeudi dernier, le commissaire général de l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Pierre Krähenbühl, a annoncé que l’année scolaire des 526 000 enfants concernés démarrerait à temps en Cisjordanie – soit le 29 août. Y compris à Jérusalem-Est, dans la Bande de Gaza, en Jordanie, au Liban et en Syrie. « Il est crucial de protéger le droit fondamental à l’éducation pour les filles et les garçons réfugiés de Palestine et l’attachement indéfectible de la communauté à l’apprentissage et au développement des compétences » a-t-il affirmé depuis Amman (Jordanie).

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La rentrée des classes, dans cette partie du globe, a tout de la gageure. D’après M. Krähenbühl, les écoles ouvriront en tenant compte du fait que les pays d’accueil ont attiré l’attention, à plusieurs reprises, sur les risques sérieux qu’encouraient les enfants. En février dernier, l’armée israélienne avait ainsi détruit deux classes d’une école palestinienne financée par l’Union européenne (UE), non loin de Jérusalem. Motif : l’établissement se trouve sur un point stratégique, ce qui contrarie l’Etat hébreu qui entend construire de nouveaux villages de colons.

Révision « en profondeur »

Pour autant, les quelque 711 écoles dirigées par l’UNRWA devraient donc rouvrir. Et déjà se pose la question des fonds alloués. Le secrétaire général des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, avait déjà laissé entendre que la rentrée n’aurait pas lieu en raison d’une pénurie de financements sans précédent. En janvier dernier, les Etats-Unis, vivement contestés côté palestinien pour leur soutien à Israël – et, notamment, la reconnaissance par Washington de Jérusalem comme nouvelle capitale de l’Etat hébreu -, avaient annoncé le gel de leur contribution financière à l’UNRWA.

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En 2018, les Américains n’ont donc versé « que » 60 millions de dollars sur les 125 millions prévus à l’agence onusienne, dépendante à hauteur de 30 % de Washington. Qui n’entend plus être l’ « unique » contributeur de l’UNRWA ; le président américain, Donald Trump, a d’ailleurs invoqué la nécessité de réviser « en profondeur » son fonctionnement. Tout en appelant les autres pays à faire davantage pour son financement. L’an dernier, par exemple, les Etats-Unis lui avaient alloué 360 millions de dollars. Si certains Etats ont avancé le versement de leur contribution annuelle, cela reste insuffisant selon l’UNRWA.

« Déficit important »

« Nous avons besoin de 217 millions de dollars supplémentaires pour que nos écoles ne soient pas seulement ouvertes, mais qu’elles puissent le rester jusqu’à la fin de l’année » a expliqué Pierre Krähenbühl. Les services de l’UNRWA, créée en 1949, englobent l’éducation, la santé, les secours et les services sociaux, l’infrastructure et l’amélioration des camps, la protection et le microfinancement. Ceci pour quelque 5,4 millions de réfugiés palestiniens. Dont le nombre augmente à mesure que la situation en Palestine se détériore.

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« L’UNRWA est financée presque entièrement par des contributions volontaires et le soutien financier a été dépassé par la croissance des besoins » note l’agence dans un communiqué. « En conséquence, le budget-programme de l’UNRWA, qui soutient la prestation des services essentiels de base, fonctionne avec un déficit important. » Pour mémoire, en 2015, les Etats-Unis, l’UE, le Royaume-Uni, l’Arabie saoudite et l’Allemagne étaient les cinq plus gros contributeurs de l’UNRWA. La France, quant à elle, figurait à la 17ème place (8,5 millions de dollars alloués).

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