Le Premier ministre éthiopien, prix Nobel de la paix, rend hommage à l’Erythrée

Abiy Ahmed, nommé au mois d’avril 2018, a largement œuvré à la réconciliation entre les deux pays.

Le Premier ministre éthiopien, qui a reçu officiellement son prix Nobel de la paix le 10 décembre dernier, a tenu à rendre hommage au voisin érythréen qui n’a également pas ménagé ses efforts diplomatiques pour ouvrir une nouvelle « route de la paix » entre les ex-frères ennemis.

Selon RFI, « Abiy Ahmed, ancien soldat en poste à Badmé, à la frontière de l’Éthiopie, a d’abord expliqué qu’il acceptait cette distinction au nom de tous les Éthiopiens, mais également de tous les Érythréens, y compris le président Issayas AfewerkiUne précision qui lui a valu d’être applaudi ».

L’intéressé a en effet soldé à l’été 2018 le conflit frontalier dévastateur gangrenant les deux Etats. Et cela, depuis trop longtemps puisque qu’il trouve sa source en 1993 lorsque l’Érythrée a accédé à l’indépendance, faisant perdre de facto à l’Ethiopie son unique façade maritime sur la Mer Rouge.

Une frustration politique et économique qui a débouché sur la période 1998-2000 à un véritable bain de sang. Pas moins de 80 000 personnes ont ainsi fait les frais de cette divergence frontalière.

« Nous voulons que la Corne de l’Afrique devienne une corne d’abondance pour le reste du continent »

Si Abiy Ahmed ne souhaite logiquement pas occulter cette histoire commune, ce dernier veut désormais avant tout regarder vers l’avenir et non plus dans « le rétroviseur » :

« Nous ne sommes pas des pays ennemis, mais deux pays victimes d’un ennemi commun : la pauvreté. Les superpuissances augmentent leur présence militaire dans la région. Des groupes terroristes et extrémistes cherchent à s’y implanter. Nous ne voulons pas que la Corne de l’Afrique devienne le terrain d’affrontement des superpuissances ni un refuge pour les marchands de terreur et ceux qui font commerce du désespoir et de la misère. Nous voulons que la Corne de l’Afrique devienne une corne d’abondance pour le reste de l’Afrique. »

Pour information, le Premier ministre a également confirmé que son gouvernement avait libéré tous les prisonniers politiques éthiopiens et qu’une nouvelle vague de liberté d’expression, notamment journalistique, allait voir le jour sur le territoire.

A bon entendeur donc…

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