Maroc : vers un plafonnement du salaire des fonctionnaires ?

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19.01.2018

Rabat souhaite réduire drastiquement son train de vie. Les cadres importants de la fonction publique pourraient dès lors en faire les frais.

La majorité gouvernementale marocaine ne s’en cache pas. Elle souhaite obtenir le plafonnement du salaire des hauts fonctionnaires du pays, et cela, avant la mi-février. Selon Jeune Afrique, les rétributions ne dépasseraient pas alors « 1,2 million de dirhams par an, soit un salaire net de 100 000 dirhams par mois, indemnités incluses ». Toutefois, le projet de loi actuellement débattu dans l’hémicycle « ne concerne ni les militaires, ni les dirigeants des entreprises publiques stratégiques ».

Pour autant, ce texte n’a rien d’utopique martèle Abdellah Bouanou, député PJD et président de la Commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants. « Ce qui est illogique, c’est que des fonctionnaires dans l’administration publique perçoivent des salaires plus importants que celui que touche le chef du gouvernement. »

A sa décharge, force est de constater que les hommes et femmes ciblés par cette fronde législative restent « des hauts cadres en poste dans des administrations ou des ministères nommés lors des conseils de gouvernement, à l’image de celles qui dirigent les Centres régionaux d’investissement (CRI) ».

Un projet sur le point d’aboutir

Pourtant, certaines personnalités recevraient dans le même temps un traitement de faveur, à l’image des patrons des grandes entreprises publiques. Un postulat qui pourrait poser un problème d’équité mais l’intéressé n’y voit au contraire pas d’inconvénient. « Nous savons que des entreprises publiques exercent dans des secteurs assez compétitifs où elles sont confrontées aux plus grands groupes nationaux ou étrangers du privé. Dans ce cas en particulier, c’est le conseil d’administration qui décide des salaires et c’est parfaitement compréhensible », estime-t-il.

Ainsi, des structures telles que Royal Air Maroc (RAM), l’Office national des chemins de fer marocain (ONCF), Marsa Maroc ou encore les banques publiques comme le CIH ou le Crédit Agricole du Maroc, passeraient à la trappe si la loi venait à être promulguée.

Pour rappel, le PJD avait déjà déposé un projet similaire en 2013, sans succès. Le média affirme néanmoins que cette fois-ci la majorité semble véritablement décidée à obtenir son adoption.

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