L’Allemagne réunit les principales parties au conflit en Libye

Le pays demeure écartelé depuis le soulèvement de 2011 qui a chassé Mouammar Kadhafi du pouvoir.

L’Allemagne réunit ce dimanche les principaux acteurs de la guerre civile en Libye, afin de limiter les ingérences militaires étrangères, de consolider le cessez-le-feu et de contribuer à la relance d’un processus politique visant à mettre un terme au chaos qui règne dans le pays d’Afrique du Nord.

Mettre fin aux combats

La chancelière allemande Angela Merkel a invité les dirigeants de 12 pays ainsi que les Nations unies (ONU), l’Union européenne, l’Union africaine et la Ligue arabe à ce sommet qui se tient à Berlin. La campagne diplomatique de l’Allemagne, qui dure depuis des mois, vise à soutenir les efforts déployés par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et son envoyé spécial pour la Libye, Ghassan Salamé, pour mettre fin aux combats en Libye.

Parmi les personnalités attendues figurent le président russe Vladimir Poutine, le président turc Recep Tayyip Erdogan, le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre italien Giuseppe Conte, le Premier ministre britannique Boris Johnson et le secrétaire d’État américain Mike Pompeo. Sont également invités les deux principaux dirigeants rivaux de la Libye : le Premier ministre Fayez al-Sarraj et le maréchal Khalifa Haftar.

Production pétrolière

La Libye demeure déchirée par un conflit depuis le soulèvement de 2011 qui a chassé Mouammar Kadhafi du pouvoir. L’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar contrôle une grande partie de l’est de la Libye, et en avril dernier, il a lancé une offensive contre le gouvernement d’entente nationale (GNA), rival du pays, dans la capitale, Tripoli. Parmi les soutiens de l’ANL figurent, entre autres, l’Egypte, la Russie et les Emirats arabes unis, tandis que le gouvernement de Tripoli s’est tourné vers la Turquie pour obtenir troupes et armes.

Le Premier ministre lybien, Fayez el-Sarraj (gauche), et le général Khalifa Haftar (droite).

Vendredi dernier, des groupes tribaux fidèles au maréchal Haftar ont saisi plusieurs grands terminaux d’exportation de pétrole, le long de la côte est de la Libye, ainsi que des champs pétrolifères du sud, lançant un autre défi au gouvernement de Tripoli, qui perçoit les revenus de la production pétrolière. La National Oil Corporation a par ailleurs déclaré que cette opération menaçait d’étouffer une grande partie de la production pétrolière de la Libye.

« Interruption des combats »

La priorité de l’Allemagne, selon l’agence de presse américaine Associated Press (AP), est d’essayer de mettre sur la même longueur d’ondes les acteurs extérieurs qui ont des intérêts dans le conflit, d’endiguer le flux d’armes vers la Libye et de faire en sorte que le cessez-le-feu tienne bon. Ce qui créera selon elle « un espace pour les efforts déployés par l’ONU en vue de rétablir un processus politique en Libye ».

L’Allemagne tient également à empêcher que les combats en Libye ne déstabilisent davantage la région, ce qui pourrait déclencher de nouvelles vagues de migrants en quête de sécurité en Europe, de l’autre côté de la Méditerranée. Mais les chances que le sommet produise de réels progrès ne sont toutefois pas claires, indique également AP. L’agence de  rappeler qu’ « une trêve négociée au début du mois par la Russie et la Turquie a marqué la première interruption des combats depuis des mois, mais le cessez-le-feu a été violé à plusieurs reprises ».

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