La violence frappe plus de la moitié des femmes au Maroc

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19.05.2019

Le royaume chérifien conserve ses mauvaises habitudes malgré l’adoption en 2018 d’une loi prohibant les violences faites aux femmes.

Selon une étude du ministère marocain de la Famille publiée mardi 14 mai, 54,4% des sondées affirment avoir subi des violences depuis au moins un an sur le territoire. Et cela, qu’il s’agisse de sévisses physiques, sexuelles, psychologiques, économiques ou encore électroniques.

Ce constat est d’autant plus alarmant que le Maroc a promulgué au mois de septembre dernier un arsenal juridique sanctionnant ces pratiques archaïques. Le tout en pleine polémique Khadija, du nom de cette jeune fille victime d’un viol collectif dans son village et dont le sort a largement ému la Toile.

Dans les faits, l’essai était novateur puisque le texte incriminait pour la première fois certains actes considérés comme des formes de harcèlement, d’agression, d’exploitation sexuelle ou de mauvais traitement. Tout en instaurant également des mécanismes de prise en charge.

Peu de changements constatés

Malheureusement, force est de constater que les « habitudes » ont la dent dure au Maroc. Le fléau persiste en effet contre vents et marées et la mise en place de dispositifs de prévention tarde à se dessiner. Une situation que regrette amèrement Sabrina El Maalem de l’association marocaine de lutte contre la violence à l’égard des femmes (AMVEF)

« Nous avions de grandes ambitions au moment de l’élaboration de cette loi. Elle a été une grande déception. La société civile n’a pas été consultée, alors que les associations sont les seules à offrir des services d’écoute et d’hébergement, qui ne sont pas assurés par l’État. (Résultat) : Ils ferment les uns après les autres », fustige ainsi l’intéressée auprès de La Croix.

Au final, seules 6 % des femmes violentées portent plainte contre leur agresseur, confirme l’étude.  Sachant que le viol conjugal n’est toujours pas pris en compte par le législateur marocain.

A suivre donc…

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