Un spectacle de cirque décrié en raison de la tenue de certaines comédiennes a entraîné le limogeage de Ahmad al-Khatib.
Le roi Salmane a encore du pain sur la planche dans sa quête de libération de la condition féminine nationale, c’est le moins que l’on puisse dire. Si le gouvernement s’est prononcé ces derniers mois pour que les Saoudiennes puissent conduire un véhicule, faire du théâtre ou encore aller au cinéma, la réalité du terrain démontre que les mœurs ont toujours la dent dure.
Dernier exemple en date, le chef de l’Autorité générale du divertissement a été purement et simplement remercié pour avoir validé la diffusion d’un spectacle de cirque russe dans la capitale mettant en scène des femmes dont le vêtement a immédiatement fait polémique. Pourtant, d’après le média canadien, La Presse, les comédiennes étaient vêtues « de costumes roses serrés ».
Un virage sociétal complexe
Une subtilité qui n’a malheureusement pas suffi à contenter nombre de spectateurs – il est vrai ultra-conservateurs – car de tels accoutrements ont rapidement été qualifiés « d’indécents » sur la Toile.
Quoi qu’il en soit, ce fait démontre que le pays doit encore passer un cap pour réussir en douceur la mue sociétale désirée par son plus prestigieux dirigeant. C’est ce que confirme sans ménagement Ali Shihabi, directeur du groupe de réflexion pro-Saoudien, Arabia Foundation, basé à Washington :
« Les cyniques qui rejettent à la légère les défis colossaux auxquels le prince est confronté dans ses réformes sociales devraient regarder cette vidéo de jeunes Saoudiens qui dénoncent avec passion la présence d’un cirque russe avec des artistes féminines dans leur pays », a-t-il ainsi tweeté avec un cynisme à peine voilé.
