Les tensions au Moyen-Orient font grimper le prix du pétrole

L’indice de référence américain pour le pétrole brut a progressé de 71 centimes (+ 1,3 %), pour s’établir à 56,01 dollars le baril.

Le prix du pétrole a augmenté, vendredi, peu après que les Etats-Unis ont déclaré avoir détruit un drone iranien près du golfe Persique, le « couloir » par où transite un tiers du pétrole acheminé par voie maritime sur la planète. Il s’agit du dernier incident en date d’une « série » débutée le 12 mai dernier, avec le sabotage de 4 navires transportant du pétrole. Au mois de juin, 2 autres pétroliers (un norvégien et un japonais) ont également été pris pour cibles en mer d’Oman, tandis que l’Iran était accusé par Washington d’avoir abattu l’un de ses drones. Autant d’actes auxquels il faut ajouter les échanges peu cordiaux par tweets ou déclarations interposées.

Lire aussi : Demain, la guerre contre l’Iran ?

La montée des tensions dans la région, qui fait craindre le pire, n’a pas ébranlé les marchés boursiers pour l’instant. Mais les prix de l’énergie ont logiquement flambé, a fait savoir l’agence AP. Rien de plus naturel, puisque environ un cinquième de la consommation mondiale de pétrole passe par le détroit d’Ormuz, ce bras de mer qui sépare les Emirats arabes unis (EAU) et l’Iran dans le golfe Persique, ainsi qu’un quart de la consommation mondiale de gaz naturel liquéfié. En 2018, par exemple, 21 millions de barils de brut ont transité chaque jour par ce couloir.

Agir « énergiquement »

L’indice de référence américain pour le pétrole brut a ainsi progressé de 71 centimes (+ 1,3 %), pour s’établir à 56,01 dollars le baril, d’après le New York Mercantile Exchange. Le brent, la norme pétrolière internationale, a quant à elle augmenté de 98 centimes (+ 1,6 %) et atteint 62,91 dollars le baril. La hausse intervient après plusieurs jours de baisse, et s’explique très certainement par le fait que « Donald Trump a dit que l’US Navy avait abattu un drone iranien qui s’était approché trop près d’un navire de combat dans le détroit d’Ormuz », a commenté Connor Campbell, analyste pour Spreadex.

Lire aussi : Pétrole et climat, l’inextricable équation

Tandis que Washington cherche actuellement à former une coalition internationale pour escorter les navires de commerce dans le Golfe, le chef du commandement central américain, Kenneth McKenzie, s’est engagé jeudi dernier, depuis l’Arabie saoudite (bête noire de Téhéran et soutien de poids de Washington) à agir « énergiquement » pour assurer la sécurité du transport maritime dans la région. Une gageure, selon Raphie Hayat, analyste pour Rabobank : « Il est plus probable que les tensions entre les Etats-Unis et l’Iran augmentent plutôt qu’elles s’apaisent », a-t-il indiqué.

Partages