Maroc : le chef de la cellule djihadiste responsable du meurtre des deux Scandinaves refuse toute excuse

Les familles des victimes sauvagement assassinées en décembre dernier au Mont Atlas n’auront même pas droit à un mea culpa…

« Je regrette, mais je ne présente pas mes excuses, elles n’étaient que deux, nous sommes des millions. »

Ces mots glacials sont ceux proférés mercredi devant la cour d’appel de Salé par Abdessamad Ejjoud, le chef de la cellule djihadiste, responsable de ce crime odieux. Deux jeunes touristes suédoise et norvégienne, respectivement âgées de 24 et 28 ans, furent en effet sauvagement abattues par des terroristes à l’approche des Fêtes de fin d’année 2018 alors qu’elles bivouaquaient dans le Haut Atlas marocain. Un fait divers d’autant plus surprenant que le royaume chérifien demeurait relativement sûr au niveau du Maghreb.

L’être humain sous son plus mauvais jour

Le pire est survenu lorsque les deux femmes campaient près de la ville d’Imlil, à 1800 mètres d’altitude. Malheureusement, tout ne sait pas passé comme prévu avec une bien mauvaise rencontre. L’une d’elle a même été décapitée, ce qui témoigne de l’inhumanité des « loups » qui rodaient dans les parages.

Par la suite, la mère de Louisa Vesterager Jespersen, une des deux malheureuses, avait demandé la peine de mort pour les auteurs de ce massacre dénué de toute humanité. Et cela, via une lettre lue par son avocat devant le tribunal antiterroriste chargé de mener ce procès hyper-médiatique.

« Le plus juste serait de donner à ces bêtes la peine de mort qu’ils méritent, je vous le demande. Ma vie a été détruite au moment où deux policiers sont venus à ma porte le 17 décembre pour m’annoncer la mort de ma fille. Je ne sais pas à quel point elle a souffert. » 

La justice marocaine intraitable 

Dans les faits, le cerveau du groupe, Abdessamad Ejjoud, un marchand ambulant de 25 ans, a avoué avoir organisé l’expédition meurtrière avec trois compagnons et diffusé sur les réseaux sociaux des images de la décapitation et une déclaration d’allégeance à l’Etat islamique, qui n’a pourtant jamais revendiqué le double assassinat. Parallèlement, Younes Ouaziyad, un menuisier de 27 ans, et Rachid Afatti, 33 ans, qui avait filmé la scène avec son téléphone portable, ont également avoué leur responsabilité dans le crime.

Comme Ejjoud, ils ont été condamnés en première instance à la peine capitale – non appliquée au Maroc depuis 1993 – rappelle France TV Info. Abderrahim Khayali, qui avait quitté le groupe avant l’assassinat pour chercher une planque, a été condamné de son côté à perpétuité. Tous sont issus d’un milieu modeste et vivaient de boulots précaires dans des quartiers déshérités de Marrakech.

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