Le groupe djihadiste a semé la terreur mercredi dans un village tchadien de pêcheurs. Le G5 Sahel a encore du pain sur la planche…
« Hier, des personnes sont venues attaquer des pêcheurs non loin du village de Kaiga. Il y a eu 14 morts, 5 blessés et 13 personnes portées disparues, dont on ne sait pas si elles ont été enlevées par les assaillants. Ce que nous savons, c’est que ce sont toujours les éléments de Boko Haram qui écument cette zone. Ils sont donc à l’origine de cette attaque », a confirmé Dimouya Souapebe, le préfet du département de Kaya. Dans les faits, cette zone se situe à une soixantaine de kilomètres de la frontière nigériane et accueille le fief de ces meurtriers sanguinaires.
Le G5 Sahel doit prendre du galon
Ce nouveau fait divers démontre en tout cas que le travail de sape mis en place par le G5 Sahel doit encore gagner en réactivité et en présence géographique. Cette force conjointe (Tchad, Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso) est en effet chargée de lutter efficacement et durablement contre la menace djihadiste particulièrement prégnante dans la région. Et de prendre le relais, à terme, de la force française, Barkhane, déployée notamment dans le nord du Mali où elle combat les groupes djihadistes.
Pour autant, la mise en place durable du dispositif peine à se dessiner tant les problèmes de logistique et de financement sont nombreux actuellement. Pire, les attaques récurrentes contre les positions du G5, notamment au Niger, au Mali et au Burkina Faso, demeurent particulièrement inquiétantes. Sachant que N’Djaména, de son côté, a fort à faire avec la nouvelle montée en puissance de Boko Haram autour du Lac Tchad.
Paris s’impatiente
Sans surprise, les résultats tardent à se concrétiser. L’ONU n’avait d’ailleurs pas manqué de monter au créneau l’automne dernier en fustigeant les retards importants constatés dans la mise en oeuvre des dispositions centrales de l’accord de paix signé au Mali en 2015.
Une impatience partagée par Emmanuel Macron qui avait sollicité la Maison Blanche pour que le géant américain fasse marcher ses rouages onusiens. Et cela, afin qu’un appui logistique et financier supérieur vienne accélérer le processus de sécurisation de la zone.
L’intéressé a donc rappelé une nouvelle fois en juillet 2018, lors du 31 ème sommet de l’UA, son souhait « d’éradiquer le terrorisme dans toute la région par une coordination sécuritaire entre la force conjointe des pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane et la mission onusienne, Minusma ».
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