En Syrie, la Ghouta orientale se prépare à une offensive terrestre du régime

Au moins 200 civils ont trouvé la mort, depuis dimanche, dans le dernier fief rebelle proche de Damas, ciblé par le régime syrien.

Horreur et désolation, voilà à quoi se résume le bastion anti-Bachar al-Assad de la Ghouta orientale, en périphérie de Damas, lourdement frappé hier soir par les troupes syriennes. L’attaque était dans l’air depuis plusieurs jours, mais son résultat n’en demeure pas moins catastrophique, tant le désastre humain et structurel pose question.

Et pour cause, « l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) fait état ce mardi d’au moins 200 morts, dont 60 enfants, et quelque 450 blessés », relaie Le Figaro. Sachant que la nuit de dimanche à lundi avait déjà donné le ton, pour les 400 000 habitants du fief, avec pas moins de 260 roquettes tirées par les forces gouvernementales, associées à de nombreux raids aériens intensifs. Chaque jour présente ainsi son lot de victimes : « 17 morts dimanche, 127 morts lundi et 50 morts mardi », déplore l’Organisation.

De quoi réveiller les consciences planétaires scandalisées par un tableau devenu terriblement répétitif dans ce pays morcelé par la guerre. A l’image de l’Unicef, dont le communiqué est sans appel : « Aucun mot ne rendra justice aux enfants tués, à leurs mères, leurs pères, et à ceux qui leur sont chers ». Ou de l’opposition syrienne en exil, traumatisée elle aussi, dénonçant « une guerre d’extermination » frappée du sceau des « crimes d’al-Assad » que semble « ignorer » la communauté internationale depuis maintenant sept longues années.

250 morts déjà début février

Cette dernière, par le biais des Nations unies (ONU), a néanmoins appelé Bachar al-Assad, dans la nuit de lundi à mardi, à cesser immédiatement les bombardements sur l’enclave. Tenue, notamment, par les groupes rebelles Jaish al-Islam et Faylaq al-Rahman, soutenus par l’Arabie saoudite. Le coordinateur de l’ONU pour l’aide humanitaire en Syrie, Panos Moumtzis, a d’ailleurs confirmé que la situation était devenue hors de contrôle, puisque une offensive terrestre de l’armée syrienne devrait très prochainement avoir lieu.

Pour rappel, cette zone avait déjà été lourdement touchée le 5 février dernier, par une frappe aérienne « d’une intensité inédite faisant environ 250 morts parmi les civils et des centaines de blessés, en cinq jours ».

Lire aussi : En Syrie, journée noire, casques blancs et lignes rouges

Partages