L’une des dernières explosions majeures, à Damas, remonte à 2017, et avait été revendiquée par Daech.
Deux bombes, attachées à un bus transportant des troupes syriennes, ont explosé à Damas, la capitale de la Syrie, à une heure de pointe mercredi matin, a déclaré un responsable militaire. Quatorze personnes ont été tuées dans l’attaque, l’une des plus meurtrières dans la capitale depuis des années, estime l’agence américaine Associated Press (AP).
Alors que le conflit qui oppose depuis dix ans le gouvernement syrien aux insurgés se poursuit dans certaines parties du pays (notamment dans le nord-ouest tenu par les rebelles), les attentats à la bombe à Damas sont devenus excessivement rares depuis que les troupes du président Bachar al-Assad ont repoussé les combattants de l’opposition hors des banlieues de la capitale en 2018.
« Conflit brutal »
Les explosions, qui ont également fait plusieurs blessés, se sont produites à une intersection très fréquentée, près d’un point de transfert où convergent généralement les habitants des banlieues et les écoliers. Après les explosions, la télévision d’État syrienne a montré des images de fumée s’élevant d’un bus carbonisé, tandis que des soldats arrosaient le véhicule et que des badauds affluaient.
« Personne n’a immédiatement revendiqué la responsabilité de l’attaque, mais plusieurs groupes insurgés et djihadistes qui cherchent à renverser Assad sont actifs en Syrie », précise AP.
Des secouristes ont par ailleurs rapporté que dix personnes avaient été tuées, dont quatre enfants et une femme, dans le bombardement par le gouvernement d’une ville située dans la dernière enclave rebelle du nord-ouest du pays. Le coordinateur humanitaire régional adjoint des Nations unies (ONU), Mark Cutts, a qualifié de « choquantes » les informations faisant état de bombardements qui ont touché un marché et des routes proches d’écoles alors que les élèves se rendaient en classe.
« Les violences d’aujourd’hui rappellent une fois de plus que la guerre en Syrie n’est pas terminée. Les civils, dont de nombreux enfants, continuent de faire les frais d’un conflit brutal qui dure depuis dix ans, a déclaré l’agence. Les attaques contre les civils, y compris les enfants, constituent une violation du droit humanitaire international. »
Cellules dormantes
L’attaque est l’une des plus violentes dans la région depuis la trêve négociée en mars 2020, dans le nord-ouest de la Syrie, par la Turquie et la Russie – alliés respectifs de l’opposition et du gouvernement syrien. Une trêve violée à plusieurs reprises, cependant, les forces gouvernementales affirmant régulièrement qu’elles souhaitent reprendre possession des territoires qui échappent encore à leur contrôle.
Car si les combats font toujours rage dans le nord-ouest, les forces d’Assad contrôlent désormais la majeure partie de la Syrie, après que le soutien militaire de ses alliés, la Russie et l’Iran, a contribué à faire pencher la balance des affrontements en sa faveur. Les troupes américaines et turques, quant à elles, sont déployées dans une partie du nord du pays.
Ces dernières années, les attaques comme celle de mercredi ont été rares à Damas. L’une des dernières explosions majeures à y avoir eu lieu remonte à 2017, lorsque des kamikazes ont frappé un bâtiment de bureaux judiciaires et un restaurant, tuant près de 60 personnes. Ces attaques avaient alors été revendiquées par les membres du groupe État islamique. Qui ne détient plus de territoire en Syrie depuis 2019, mais continue de représenter une menace, avec des cellules dormantes, qui se cachent pour la plupart dans le vaste désert syrien.
Le conflit en Syrie a commencé en mars 2011 et a fait entre 350 000 et 450 000 morts, et déplacé la moitié de la population du pays, dont cinq millions de réfugiés à l’étranger.
Crédits photo : Sur cette photo publiée par l’agence de presse officielle syrienne SANA, des agents de sécurité syriens se rassemblent autour d’un bus brûlé sur le site d’une explosion meurtrière, à Damas, en Syrie, mercredi 20 octobre 2021 (SANA via AP).