Accusé de perturber la mise en place d’un processus électif en Libye, Salah Badi subit les foudres américaines.
Alors que le pays est actuellement dirigé par deux protagonistes majeurs – à savoir Fayez al-Sarraj, le chef du gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par l’ONU et basé dans la capitale, ainsi que le maréchal Khalifa Haftar, soutenu entre autres par l’Egypte et qui gère parallèlement le pouvoir à l’Est – la recrudescence des violences entre milices rivales aux portes de Tripoli constituent un frein majeur à la mise en place d’un véritable échiquier politique libyen. Et cela, que ce soit sur le plan législatif ou présidentiel.
En conséquence, Washington a décidé d’accélérer ce dossier en sanctionnant les belligérants qui plombent sensiblement l’avancée des opérations. A ce titre, Salah Badi, l’un des dirigeants du front Al-Soumoud et de Fajr Libya – qui ont tous deux défié la fragile coalition du GNA – occupe désormais une place de choix sur la liste noire de l’Oncle Sam. L’intéressé voit donc ses avoirs gelés et ne peut également plus voyager en dehors du territoire, relaie L’Orient Le Jour.
Un chantier dantesque
Selon un communiqué du département d’Etat américain, « Badi a notamment ordonné en août 2018 des actions contre des milices rivales alignées sur le GNA, exacerbant (ainsi) l’instabilité à Tripoli ».
Mais ce n’est pas tout, car « les forces sous le commandement de Badi ont (également) fait usage de roquettes Grad dans des zones très peuplées, provoquant la destruction et faisant des victimes de manière aléatoire, y compris parmi les services de secours et les ambulanciers ».
Pour information, cette annonce intervient quelques jours après la tenue en Italie d’une Conférence sur la Libye qui a exposé au grand jour les profondes divisions et conflits d’intérêts entre Libyens mais aussi entre pays tiers; plombant de facto toute tentative de sortir le territoire du chaos, souligne de son côté La Croix.
