Au Maroc, le forum MEDAYS au défi de la crise de la confiance

Le forum MEDAYS a permis à de nombreux dirigeants et experts d’échanger sur les grands enjeux du moment.

Plus de 150 intervenants de renommée mondiale, parmi lesquels plusieurs chefs d’Etats et de gouvernements, Prix Nobel, ministres et experts internationaux : le forum MEDAYS  a tenu sa session annuelle du 13 au 16 novembre à Tanger. Créé par l’Institut Amadeus, un think tank marocain indépendant, cette plate-forme d’échanges mêlant politique et business a su s’imposer comme un rendez-vous incontournable du dialogue entre l’Afrique et le reste du monde.

Le thème choisi pour cette douzième édition reflétait la tonalité d’un monde en proie à de multiples soubresauts : « Crise globale de confiance: faire face aux incertitudes et à la subversion ». Avec en toile de fond, cette année comme les précédentes, une réflexion sur les moyens d’accélérer l’intégration du continent africain à travers la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF).

MEDAYS : pour une plus juste représentation d’une Afrique unie

Lors de la séance de clôture, Julius Maada Bio, président de Sierra Leone, a insisté sur le nécessaire renforcement de la coopération Sud-Sud, notamment dans les négociations sur les ressources naturelles. Interrogé sur les défis liés à la stabilité des sociétés africaines, il a développé une vision nuancée des nouvelles technologies, à la fois vecteur d’opportunités pour la jeunesse et créatrices « de nouveaux espaces pour la perturbation sociale ».

Brahim Fassi Fihri, président de l’Institut Amadeus, a lui aussi insisté sur les notions d’indépendance et de coopération au niveau continental : « L’Afrique souhaite aujourd’hui être traitée par les partenaires comme une Afrique souveraine qui a le choix de ses partenaires sans que personne ne puisse lui imposer quoi que ce soit » a-t-il défendu.

C’est donc sans surprise que la déclaration de Tanger adoptée à l’issue de ces quatre jours de débats réclame, entre autres, une adaptation de la gouvernance mondiale au poids émergent de l’Afrique. Ses signataires demandent à ce que les pays africains soient représentés à leur juste valeur, compte tenu de leur importance démographique, culturelle et sociale, notamment au Conseil de Sécurité des Nations Unies.

Macky Sall récompensé pour son action à la tête du Sénégal

En ouverture du forum, le Grand Prix des MEDAYS, distinction attribuée chaque année à une personnalité politique ou en hommage à un pays, a été décerné à Macky Sall. Le président du Sénégal est le quatrième chef d’Etat africain en exercice à se voir récompensé de la sorte, après Paul Kagamé, président de la République du Rwanda en 2015, Alpha Condé, président de l’Union africaine et de la République de Guinée en 2017 et Marc Roch Kaboré, président du Burkina Faso, en 2018.

Au moment de lui remettre son prix, M. Fassi Fihri, a salué l’action du lauréat en faveur du développement de son pays à travers le Plan Sénégal Emergent. Macky Sall a inscrit son discours de remerciement dans la thématique du forum, indiquant que les crises du moment « mettent à nu le paradoxe d’un monde d’extrême opulence et d’extrême pauvreté ».

Il s’est ensuite érigé contre les « velléités d’hégémonie civilisationnelle » et a plaidé pour le respect des « pluralités sociétales », avant de revenir sur les politiques publiques d’inclusion sociale et d’équité territoriale déployées dans son pays depuis son arrivée au pouvoir. Des recettes qui peuvent s’appliquer « à beaucoup de pays du continent », a conclu M. Sall, convaincu que « le temps de l’Afrique est arrivé ».

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