Il prévoyait un gouvernement d’union nationale dont le mandat était de deux ans.
Lors d’un discours télévisé, dimanche dernier, l’homme fort de l’est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, a précisé que l’accord politique signé le 17 décembre 2015 n’était plus d’actualité. Rendant ainsi caduque le mandat du gouvernement d’union nationale (GNA), décidé à l’époque pour une période d’un an reconductible une fois, dirigé par Fayez al-Sarraj.
L’accord politique, signé à Skhirat (Maroc) sous l’égide des Nations unies (ONU), n’avait jamais été reconnu par le premier. Si bien que le chef du GNA n’a jamais pu obtenir le soutien du Parlement élu, situé dans l’est du pays. Et donc acquis au maréchal Haftar. Jeudi 14 décembre, l’ONU précisait cependant que cet accord « demeur [ait] le seul cadre viable pour mettre fin à la crise politique en Libye ».
Chaos en Libye
Pour l’ancien proche de Mouammar Khadafi qu’est Khalifa Haftar, le terme du mandat du GNA est « un tournant historique et dangereux. Tous les corps issus de cet accord perdent automatiquement leur légitimité contestée [déjà] dès le premier jour de leur prise de fonction » estime-t-il. La voie ouverte à une prise de pouvoir par la force ?
Régulièrement accusé de vouloir prendre le pouvoir en Libye afin d’y instaurer une dictature militaire, le maréchal Haftar a tenu à préciser à l’encontre de ses détracteurs que « nous annonçons sans équivoque notre obéissance totale au peuple libyen, maitre de son destin. » Le jour même de son discours, le maire de Misrata, Mohamed Eshtawi, modéré et pro-accord du 17 décembre 2015, a été assassiné par des tireurs inconnus.
Beaucoup d’observateurs craignent que l’événement accentue un peu plus le chaos en Libye. Qui, depuis 2011 et la chute de Mouammar Khadafi, est partagée entre le « gouvernement de Tripoli », à l’ouest, et le « parlement de Tobrouk », à l’est. Au milieu : plusieurs milices ainsi qu’une base arrière de l’organisation Etat islamique (EI) y fourmillent.
