Après la reconquête du quartier de Yarmouk, Bachar al-Assad aura la main sur la capitale et ses alentours.
L’organisation Etat islamique (EI) n’est pas tout à fait défaite en Syrie. Mais ça ne saurait tarder. L’armée syrienne a repris son offensive contre les djihadistes dans le sud de Damas, lundi, après un court cessez-le-feu pour permettre aux femmes, aux enfants et aux personnes âgées de partir, selon la télévision d’Etat. Cela fait des semaines, à présent, que le régime syrien et ses alliés russes et iraniens se battent pour reprendre cette petite enclave rebelle de Hadjar al-Assouad, la dernière qui échappe encore à son contrôle aux alentours de la capitale.
Groupe insurgé
Les chaines pro-Bachar al-Assad ont diffusé des images de la zone dévastée et, d’après celles-ci, les frappes aériennes « visaient les derniers restes terroristes » dans le secteur. Ceci après avoir rapporté plus tôt qu’un cessez-le-feu humanitaire temporaire était en place depuis dimanche soir. Sur les images, des soldats faisant des signes de victoire, agitant armes et drapeaux syriens devant un paysage en partie dévasté : des bâtiments perforés, des murs criblés de balles, des antennes paraboliques pliées ou brûlées, entre autres.
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Les quartiers connaissaient depuis plus d’un mois une offensive des forces pro-gouvernementales, consistant en un siège asphyxiant puis une intense campagne de bombardements, suivie d’accords d’évacuations. C’est cette stratégie qui avait permis au régime de faire fuir les rebelles de leurs fiefs autour de la capitale. Quant à Daech (acronyme arabe de l’EI), il ne contrôle plus en Syrie que deux enclaves, dans le désert de l’Est, assiégées elles aussi, et un groupe insurgé lui ayant prêté allégeance occupe une petite zone dans le sud-ouest du pays.
« Opérations de ratissage »
D’après Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), certaines cellules dormantes de l’EI pourraient tout de même demeurer dans Yarmouk, un camp de réfugiés palestiniens aux abords de Damas. Asphyxié depuis mi-2013 par un siège du régime, tout comme la Ghouta orientale avant que le pouvoir ne s’en empare en avril, Yarmouk a été pilonné depuis le 19 avril par l’aviation et l’artillerie du régime. Le 19 mai, un cessez-le-feu est d’ailleurs entré en vigueur et les forces pro-gouvernementales sont en passe de mettre la main dessus.
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« Elles y mènent des opérations de ratissage après avoir libéré les quartiers [voisins] de Tadamoun, Qadam et Hajar al-Aswad » dans le sud de la capitale, a précisé Rami Abdel Rahmane. Selon qui après la reconquête de Yarmouk et des quartiers adjacents, le régime de Bachar al-Assad contrôlera l’ensemble de la capitale et de ses environs pour la première fois depuis 2012. Une question de jours, voire d’heures.
