L’Arabie saoudite, le climat et la climatisation

La climatisation, en Arabie saoudite, représente plus de 70 % de la consommation électrique du royaume.

Cela ne surprendra guère : la climatisation représente une part de plus en plus importante de la consommation électrique du secteur du bâtiment – qui comprend les secteurs résidentiel et tertiaire. Au niveau mondial, elle est même responsable de 12 % des émissions de CO2 émises dans ce secteur. En Arabie saoudite, elle compte pour 73 % de la consommation électrique du secteur, contre 23 % aux États-Unis ou en Inde. En Europe, la climatisation ne pèse que 2 %, mais on observe une tendance de croissance annuelle marquée depuis 2000 (3,5 % par an). Un taux qui reste modeste par rapport aux évolutions observées en Asie : 12 % par an depuis 2000 pour la Chine, 11 % pour l’Inde ou encore 9 % pour l’Indonésie.

Le royaume saoudien est l’un des plus gros consommateurs par habitant d’électricité au monde, avec une consommation moyenne de l’ordre de 9 100 kilowattheures (kWh) chaque année. Un chiffre élevé qui s’explique par l’insuffisance de l’isolation des bâtiments, donc, et les contraintes liées à la climatisation. Avec le développement économique en cours et la croissance démographique, les besoins en électricité devraient atteindre 120 gigawatts (GW) en 2030, contre environ 74 GW en 2016.

Malheureusement, les plus gros utilisateurs de climatisation dans le monde font partie de ceux dont le mix électrique s’avère le plus polluant, comme l’Arabie saoudite ou la Chine, qui misent toutes deux sur les énergies fossiles (hydrocarbures pour la première ; charbon pour la seconde). Raison pour laquelle les autorités saoudiennes cherchent à diversifier le mix électrique du pays en augmentant la part du gaz naturel, des énergies renouvelables et de l’énergie nucléaire.

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A ce jour, les énergies vertes représentent moins de 1 % de la production électrique du pays, avec une capacité totale installée de moins de 17 MW. Mais le prince héritier saoudien, Mohamed ben Salman, a officialisé en mars 2018 un protocole d’accord avec le conglomérat japonais SoftBank pour développer un projet d’énergie solaire de 200 milliards de dollars. Objectif : d’ici 2030, 200 GW de capacités photovoltaïques (soit le plus grand projet solaire du monde).

Pour mémoire, les émissions de gaz à effet de serre (GES), principales responsables du réchauffement climatique planétaire, liées à l’énergie en Arabie saoudite, ont atteint 527,2 millions de tonnes de CO2 en 2016, soit 16,34 tonnes par habitant. Un niveau d’émissions parmi les plus élevés au monde (moyenne mondiale : 4,35 tonnes ; France : 4,38 tonnes par exemple).

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