Abu Hamid, 50 ans, était un ancien dirigeant de la branche armée du Fatah, le parti du président palestinien Mahmoud Abbas.
Le ministre israélien de la Défense a déclaré, mercredi, que la dépouille d’un prisonnier palestinien décédé un jour plus tôt d’un cancer du poumon ne serait pas « rendue » pour être enterrée, rapporte l’agence de presse américaine Associated Press.
Punition collective
Le bureau de Benny Gantz a déclaré que le corps de Nasser Abu Hamid, l’un des fondateurs de la Brigade des martyrs d’Al Aqsa, serait conservé comme monnaie d’échange pour le retour des Israéliens captifs et des restes des soldats détenus par le groupe militant Hamas dans la bande de Gaza.
Abu Hamid, 50 ans, était un ancien dirigeant de la branche armée du Fatah, le parti du président palestinien Mahmoud Abbas. Il purgeait plusieurs peines de prison à vie depuis 2002 après avoir été reconnu coupable de la mort de sept Israéliens lors de la deuxième intifada palestinienne, ou soulèvement, contre l’occupation israélienne au début des années 2000.
Les Palestiniens ont manifesté et fermé des magasins en Cisjordanie mardi pour protester contre sa mort.
Israël retient souvent les dépouilles des Palestiniens tués alors qu’ils auraient commis des attentats. Israël affirme que cette politique a un effet dissuasif sur les attaques futures et sert de levier pour les échanges de prisonniers, tandis que les groupes de défense des droits affirment que cette action est une forme de punition collective infligée aux familles endeuillées.
Solution à deux États
Le Hamas détient deux captifs israéliens et les restes de deux soldats israéliens tués pendant la guerre de 2014 à Gaza.
Les familles de ces quatre Israéliens ont rencontré le pape François au Vatican mercredi, et le pape « a exprimé sa profonde solidarité avec eux, en particulier avec la souffrance des mères », a déclaré le ministère israélien des Affaires étrangères.
Les responsables palestiniens avaient demandé la libération d’Abu Hamid, dont l’état de santé s’était détérioré ces derniers mois, et ont accusé mardi Israël d’être responsable de sa mort.
Gantz a démenti les allégations selon lesquelles Israël aurait été impliqué dans la mort d’Abu Hamid.
La mort d’Abu Hamid survient alors que s’achève l’une des années les plus meurtrières des combats israélo-palestiniens de ces dernières décennies et que la perspective d’une solution négociée à deux États s’éloigne de plus en plus.
Crédits photo : Benny Gantz, le ministre israélien de la Défense, en 2020 (US Secretary of Defense, Flickr).