Palestine : « Le nombre d’enfants emprisonnés a augmenté en 2017 »

Les forces israéliennes arrêtent délibérément les enfants palestiniens afin de les terroriser.

Selon l’agence de presse palestinienne Wafa, il y aurait aujourd’hui 7 000 prisonniers dans les « prisons d’occupation » israéliennes. Dont 330 venant de la bande de Gaza, 680 de Jérusalem et des territoires de 1948, 6 000 de Cisjordanie et 34 prisonniers de nationalité arabe. Parmi eux, 600 individus sont des prisonniers administratifs, 2 000 sont placés en détention et 4 430 sont condamnés, dont 500 prisonniers à vie. Et l’on compte plusieurs centaines d’enfants de moins de 18 ans.

« Le nombre d’enfants emprisonnés a augmenté en 2017, atteignant près de 400 dans les prisons d’Ofer et Megiddo » a déclaré Issa Qaraqe, chargé de la question des prisonniers au sein de l’Autorité palestinienne (AP). Soit une augmentation de 17 % par rapport à l’année dernière. Et ce, avant la décision historique du président américain, Donald Trump, sur Jérusalem, le 6 décembre 2017,  suivie par une répression massive d’environ 600 Palestiniens, dont 200 mineurs.

« Procédés racistes et arbitraires »

La ville sainte, d’ailleurs, est la première ville en termes d’arrestation d’enfants, suivie par Hébron (sud de la Cisjordanie). En 2017, Israël est allée jusqu’à cibler des enfants de moins de 10 ans, comme le petit Abdel Salayma, à Jérusalem, entre autres ; mais la plus « célèbre » d’entre eux est Ahed Tamimi (16 ans), arrêtée le 19 décembre dernier dans la localité de Nabi Salih, dans l’ouest de Ramallah, qui deviendra par la suite l’icône de la rébellion contre l’occupation des territoires palestiniens.

D’après certains observateurs, les forces israéliennes arrêtent délibérément les enfants afin de les terroriser. Une fois détenus, ceux-là sont souvent battus, torturés et menacés, pour révéler le maximum d’informations sur les militants. « La détention de mineurs fait partie des procédés racistes et arbitraires du gouvernement, tant en ce qui concerne l’arrestation que dans l’émission de lourdes peines accompagnées d’amendes dans les tribunaux militaires » explique Issa Qaraqe.

Grève de la faim

Juste après le prononcé du maintien en détention de la jeune Ahed Tamimi jusqu’à son procès, le 17 janvier dernier, le Bureau du Haut Commissaire des Nations unies (ONU) pour les droits de l’Homme avait exprimé sa « profonde inquiétude », soulignant dans un communiqué que, selon les normes internationales, un enfant ne devrait être détenu qu’en dernier recours. « Des aspects du traitement dont cette enfant fait l’objet reflètent celui de centaines d’autres enfants palestiniens arrêtés et détenus par les forces de sécurité israéliennes dans le territoire occupé » avait-il ajouté.

Le nombre de détenus palestiniens dans les geôles israéliennes avait atteint environ 7 000 le 17 avril dernier. Soit le jour de la journée de la grève de la faim, qui avait été soutenue par 1 200 prisonniers malades, dont 21 souffrant d’un cancer et 17 de problèmes cardiaques, selon le média 48. Les doyens des captifs, quant à eux, ayant passé plus de 20 ans dans les prisons d’occupation, sont au nombre de 9, âgés de plus de 30 ans.

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