Le sommet intervient alors qu’un nombre croissant de nations s’engagent à se tourner vers les énergies renouvelables.
Le président iranien, Ebrahim Raisi, est arrivé au Qatar lundi et a été accueilli lors d’une cérémonie officielle par l’émir Tamim ben Hamad Al-Thani, avant un sommet mondial sur le gaz, alors que la pression monte pour relancer l’accord nucléaire de l’Iran avec les puissances mondiales.
Il s’agit du quatrième voyage à l’étranger du président Raisi depuis son entrée en fonction il y a six mois. Sa visite dans l’État arabe voisin du Qatar, avec lequel l’Iran partage un vaste gisement de gaz sous-marin, intervient au moment où les deux pays du golfe Persique tissent des liens toujours plus étroits.
Sa visite à Doha a été précédée par la signature, côte à côte, de 14 accords de coopération dans des domaines tels que l’aviation, le commerce, la navigation, les médias, l’électricité, la culture et l’éducation, selon les médias des deux pays. Le président iranien s’est rendu au Qatar avec cinq ministres, dont les ministres des Affaires étrangères et de l’Énergie, selon l’agence de presse gouvernementale IRNA.
« Partenaire fiable »
S’adressant aux journalistes au Qatar, M. Raisi a déclaré que l’Iran « cherche à changer les relations régionales » autour de la coopération et de l’interaction. Faisant référence aux négociations en cours à Vienne sur l’accord nucléaire, il a déclaré que les États-Unis devaient prouver qu’ils étaient prêts à lever les principales sanctions contre son pays. « Afin de parvenir à un accord, il est nécessaire de garantir les intérêts du peuple iranien, notamment la levée des sanctions », a-t-il déclaré.
Les États-Unis ont participé indirectement aux pourparlers, car ils se sont retirés unilatéralement de l’accord en 2018 sous la présidence de Donald Trump. Le président Joe Biden a signalé qu’il souhaitait réintégrer l’accord.
Le Qatar, qui se trouve à l’est de la péninsule arabique et n’a qu’une seule frontière terrestre avec l’Arabie saoudite, fait partie des plus grands fournisseurs mondiaux de gaz naturel liquéfié. Malgré sa petite taille, il joue également un rôle stratégique en tant que canal secondaire, médiateur et facilitateur des négociations entre pays et groupes.
Les liens du Qatar avec Washington et Téhéran permettent à Doha de relayer les points de vue des deux parties. Le ministre des Affaires étrangères du Qatar, qui aurait rencontré son homologue iranien en marge de la conférence de Munich sur la sécurité, samedi dernier, s’est rendu à Téhéran le mois dernier. Cette visite a eu lieu quelques jours seulement avant que l’émir du Qatar ne rencontre le président Joe Biden à Washington.
Le président américain a décrit le Qatar comme un « bon ami et un partenaire fiable » ; il a désigné l’émirat, riche en hydrocarbures, comme un allié majeur non membre de l’OTAN, après le rôle majeur qu’il a joué dans l’évacuation massive et chaotique des Afghans et des étrangers après la prise de contrôle du pays par les Talibans l’été dernier.
Énergies renouvelables
Pendant son séjour au Qatar, M. Raisi assistera au forum des pays exportateurs de gaz à Doha, où il devait prononcer un discours mardi. Le forum devrait se concentrer sur les tensions en Ukraine et sur ce qui pourrait arriver à l’approvisionnement énergétique de l’Europe en cas d’invasion de la Russie. Le forum a pour but de permettre aux chefs d’État et aux ministres de l’Énergie des pays exportateurs de gaz d’interagir et d’échanger leurs points de vue.
Le forum, qui intervient alors qu’un nombre croissant de nations s’engagent à se tourner vers les énergies renouvelables et à réduire les émissions de carbone, représente des nations qui détiennent 70 % des réserves de gaz dans le monde. Outre le Qatar et l’Iran, le forum comprend la Russie, l’Égypte, la Libye, le Nigeria, l’Algérie, la Bolivie, la Guinée équatoriale, Trinité-et-Tobago et le Venezuela, ainsi que les sept pays observateurs que sont l’Angola, l’Azerbaïdjan, l’Iraq, la Malaisie, la Norvège, le Pérou et les Émirats arabes unis.
L’Iran, à l’instar de la Turquie, s’est empressé de soutenir le Qatar en lui fournissant des importations vitales dès les premiers jours d’un blocus diplomatique fulgurant mené mi-2017 par quatre nations arabes, avec en tête les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite. Les vols qataris ont également été déroutés au-dessus de l’espace aérien iranien pendant cette période. Le quatuor de nations était irrité par le soutien du Qatar à des groupes islamistes à travers la région, dans le sillage des manifestations du Printemps arabe et par les liens de Doha avec Téhéran.
Crédits photo : Sur cette photo publiée par le site officiel du bureau de la présidence iranienne, le président Ebrahim Raisi, à gauche, s’entretient avec l’émir qatari Tamim ben Hamad Al Thani, à Doha, au Qatar, lundi 21 février 2022 (Bureau de la présidence iranienne via AP).