En Libye, « l’ère de la corruption, du chaos et du despotisme est révolue »

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22.04.2022

Fathi Bashagha, Premier ministre d’une des deux administrations rivales en Libye, a réaffirmé son désir de sortir le pays de la crise.

L’une des administrations rivales de la Libye s’est réunie pour la première fois jeudi dans la province méridionale de Sabha, s’engageant à mettre fin aux divisions politiques croissantes. La réunion, loin de la capitale Tripoli, a été le dernier signe que la Libye reste embourbée dans les divisions, des mois après l’échec des élections soutenues par l’ONU qui étaient censées unifier le pays en décembre.

Ces derniers mois, le pays riche en pétrole est redevenu divisé entre deux administrations, l’une à Tripoli dirigée par le Premier ministre Abdul Hamid Dbeibah, et l’autre par Fathi Bashagha, ancien ministre de l’Intérieur qui a été élu Premier ministre par le Parlement, basé à l’est, en février. Lors d’une réunion avec ses ministres, celui-ci s’est d’ailleurs exprimé ainsi :

« L’ère de la corruption, du chaos et du despotisme est révolue. Ce jour marque le début d’une nouvelle ère nationale où tous les Libyens s’uniront pour réaliser la réforme, la reconstruction et la justice », a déclaré M. Bashagha dans son discours d’ouverture.

En février, la Chambre des représentants, basée dans l’est du pays, a élu M. Bashagha pour diriger un nouveau gouvernement provisoire. Les législateurs ont affirmé que le mandat du Premier ministre par intérim, M. Dbeibah, basé à Tripoli, avait expiré après que les élections n’aient pas eu lieu comme prévu en décembre. M. Dbeibah s’est toutefois opposé aux efforts visant à remplacer son gouvernement. Il a déclaré qu’il ne céderait le pouvoir qu’à un gouvernement élu.

Cessez-le-feu

Le cabinet de Bashagha s’est réuni à Sabha. Au cours de cette entrevue, l’équipe ministérielle a défini d’autres objectifs et politiques, notamment la protection des frontières sud du pays et des installations pétrolières. Depuis sa nomination, M. Bashagha n’a pas été en mesure d’installer son gouvernement dans la capitale, qui reste sous le contrôle de Dbeibah et des groupes armés alliés. Bashagha avait déclaré à plusieurs reprises qu’il n’entrerait pas dans Tripoli par la force.

Les deux dirigeants restant sur leurs positions, les tensions sont montées et des milices lourdement armées se sont mobilisées dans la région occidentale, y compris dans la capitale. Ces développements ont fait craindre un retour des combats en Libye après une période de calme relatif depuis que les parties belligérantes ont signé un cessez-le-feu sous l’égide de l’ONU fin 2020. Le pays d’Afrique du Nord a été ravagé par les conflits depuis que le soulèvement soutenu par l’OTAN a renversé et tué le dictateur de longue date Mouammar Kadhafi en 2011.

 

Crédits photo : Tripoli, en Libye (Flickr).

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