Alger est régulièrement citée parmi les cinq plus grands acheteurs d’armement russe au monde.
L’Algérie et la Russie poursuivent leur bonne entente commerciale. Et plus particulièrement dans l’armement. Les deux pays viennent de signer un accord pour l’acquisition, par Alger, de navires patrouilleurs de dernière génération baptisés « Projet 22160 ». D’ici le mois de septembre prochain, le pays maghrébin sera en possession d’un bâtiment flambant neuf et Moscou devrait lui en livrer trois autres modèles durant les prochaines années, pour la somme de 180 millions de dollars.
Construits par le chantier naval de Groki Zelenodolsk (400 kilomètres à l’est de Moscou), les patrouilleurs « Projet 22160 » ont pour missions premières de défendre les eaux territoriales de leurs propriétaires, de lutter contre la piraterie et assurer le soutien aux opérations spéciales. Et leur conception répond parfaitement à cette triple utilité, puisque les navires se basent sur le principe modulaire, qui leur permet de permuter les armements et équipements en fonction des missions.
Passé commercial
En avril dernier, le média pro-russe Sputnik détaillait à ce titre qu’en plus d’une pièce d’artillerie de 57 mm A-220M, d’un système de lance-grenades DP-65 et de deux mitrailleuses de 14,5 mm, le bâtiment russe pouvait embarquer deux systèmes de missiles Kalibr (Club-N) dans une zone située sous le pont de l’hélicoptère. Ces mêmes munitions que l’armée russe avait envoyées sur les djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI) en Syrie, depuis la Mer Caspienne, en décembre 2015 par exemple.
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Selon le porte-parole du ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, c’est d’ailleurs grâce aux démonstrations russes sur le sol syrien, contre Daech (acronyme arabe de l’EI), que l’Algérie se serait décidée à acquérir ces navires. Mais également eu égard au passé commercial des deux Etats : Alger est régulièrement citée parmi les cinq plus grands acheteurs d’armement russe, précise à l’occasion le média algérien TSA. L’aviation occupant le haut du panier ces dernières années.
« Nos approches se rejoignent »
La très bonne entente commerciale actuelle, entre les deux nations, remonte à une visite officielle en Algérie du président russe d’alors, Vladimir Poutine, qui en 2006 avait décidé d’effacer la dette militaire algérienne de 4,7 milliards de dollars. Le pays du Maghreb, grâce à une embellie financière due aux prix élevés des hydrocarbures, avait ensuite pu conduire un vaste programme de réarmement en acquérant de nouveaux équipements sophistiqués… russes. Ceci jusqu’à aujourd’hui.
En février dernier, à l’occasion du déplacement à Moscou du ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, avait d’ailleurs déclaré : « L’Algérie est l’un de nos principaux partenaires en Afrique et dans le monde musulman ». L’une des raisons avancées : « Nos pays prônent […] le respect des normes et des principes fondamentaux du droit international, notamment le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes sans ingérence extérieure. Nos approches se rejoignent, par exemple sur la Syrie et la Libye » avait-elle indiqué.
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