Le Britannique devra tenter de trouver une solution politique au conflit qui dure depuis presque trois ans.
Fort d’une expérience précieuse au sein des institution onusiennes, en matière de politique et de médiation internationale, le Britannique Martin Griffiths a convaincu le secrétaire général des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, de lui confier l’épineux dossier yéménite. Son prédécesseur, le Mauritanien Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, avait annoncé de son côté qu’il ne souhaitait pas poursuivre sa mission à l’issue de son contrat, qui courrait depuis 2015.
« L’heureux élu », donc, aura la lourde tâche de trouver une solution au conflit opposant les rebelles Houthis et la coalition menée par l’Arabie saoudite, soutien du gouvernement en place. Une tâche qui s’annonce particulièrement ardue pour l’intéressé, tant les parties au conflit semblent ignorer les « recommandations » de l’ONU, qui appelle au dialogue et à l’entente politique. Le Yémen est l’un des théâtres d’affrontement régional entre Iraniens – qui soutiennent les Houthis – et Saoudiens.
Extrême lucidité
Les récents blocus opérés par ces derniers – empêchant de nombreuses cargaisons de nourriture, carburant, batteries et d’équipement médical d’entrer sur le territoire – avaient par exemple été vivement critiqués par les organisations humanitaires et les Nations unies. Si Riyad a depuis desserré l’étau, laissant passer au compte-gouttes l’aide humanitaire, elle continue de restreindre son acheminement vers les zones tenues par les rebelles.
Martin Griffiths devra par conséquent faire preuve d’une extrême lucidité pour obtenir des résultats et apaiser les tensions. Son passé à la tête de l’Institut européen pour la paix (de 1990 à 2010) pourrait dès lors lui être d’une aide précieuse. Pour rappel, le conflit yéménite, qui s’éternise, a fait 10 000 morts et plus de 50 000 blessés, 2 millions de personnes déplacées et près de 8 millions en situation de famine, selon l’ONU.
