Washington accélère sur le dossier Jérusalem qui cristallise de plus en plus de tensions entre Israël et la Palestine.
Alors que le président palestinien, Mahmoud Abbas, multiplie les appels du pied à l’étranger (Russie, ONU) afin de s’opposer à une reconnaissance officielle de Jérusalem comme capitale d’Israël par la communauté internationale, Washington, qui souhaite le contraire, a annoncé que son ambassade dans l’Etat Hébreu sera transférée de Tel Aviv à Jérusalem dès le mois de mai prochain. Et cela, au nez et à la barbe des experts qui avaient escompté plusieurs années avant que ce transfert se réalise.
« Nous sommes très heureux de faire cette avancée historique et nous attendons avec impatience l’ouverture en mai », s’est ainsi félicitée auprès de la presse Heather Nauert, la porte-parole de la diplomatie américaine. Toutefois, pour des raisons de logistique évidentes, l’enceinte de Jérusalem sera sommaire dans un premier temps. Atlantico indique en conséquence qu’un bâtiment annexe suivra d’ici fin 2019. Quant à l’ambassade permanente, elle verra réellement le jour à long terme.
Netanyahu jubile
Sans surprise, la décision a été différemment perçue au sein des gouvernements israélien et palestinien. Si Benjamin Netanyahou a eu du mal à cacher sa satisfaction – sachant que l’inauguration de l’ambassade américaine à Jérusalem coïncide avec le 70 ème anniversaire de la proclamation d’Israël -, l’accueil a été tout autre à Ramallah.
« C’est une provocation [pure et simple] pour les Arabes, musulmans et chrétiens. Par une telle décision, l’administration Trump finit de s’isoler complètement et devient une partie du problème et non plus la solution », a dès lors fustigé le numéro deux de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat. Avant d’ajouter que cette mesure allait à l’encontre du droit international.
Pour rappel, le 6 décembre dernier, Donald Trump avait surpris en reconnaissant Jérusalem comme capitale d’Israël. La Palestine refusant désormais que les Etats-Unis demeurent le médiateur exclusif de la résolution du conflit israélo-palestinien.
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