Incarcéré depuis 8 mois, le symbole de la liberté de la presse algérienne a bénéficié d’une grâce présidentielle.
Incarcéré depuis le 29 mars dernier, en pleine crise de Covid-19 et sous confinement général, le journaliste avait été condamné à 2 ans de prison ferme pour « incitation à attroupement non armé » et « atteinte à l’unité nationale ». Il faisait simplement son métier de journaliste.
Grâce présidentielle
Khaled Drareni a quitté la prison de Koléa dans la soirée du vendredi 19 février, a indiqué l’un de ses avocats, Abdelaghani Badi, à l’AFP. Sa libération intervient au lendemain de l’annonce d’une grâce présidentielle en faveur de dizaines de détenus d’opinion.
En effet, 33 personnes ont été libérées au total, et « les procédures sont en cours pour le reste », a indiqué le ministère de la Justice, sans préciser leurs noms. L’opposant Rachid Nekkaz, 47 ans, a également été remis en liberté, selon le Comité national de libération des détenus (CNLD).
Cette grâce présidentielle a été accordée à trois jours du deuxième anniversaire du soulèvement populaire du Hirak. « Le ‘‘Hirak béni’’ a sauvé l’Algérie. J’ai décidé d’accorder une grâce présidentielle […]. Entre 55 et 60 personnes rejoindront leurs familles » d’ici vendredi soir, avait déclaré le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, dans son discours à la nation, jeudi 18 février.
« Combat universel »
A sa sortie de prison, Khaled Drareni, devenu depuis son emprisonnement le symbole de la liberté de la presse, dans une Algérie qui peine à se libérer de la dictature, a déclaré :
« On supporte bien et mieux ce genre de verdict quand on est un éternel optimiste. Moi, je suis un éternel optimiste et un éternel positiviste. Même quand tout va mal, je m’accroche toujours à tout ce qui va bien. Ce sont des verdicts auxquels je ne m’attendais pas du tout, parce que j’étais toujours optimiste, mais j’avais mal surtout pour ma famille et mes amis. »
Et d’ajouter :
« Je pense que le combat de la liberté de la presse est un combat de tous les jours et dans les tous les pays du monde. J’ai souvent pensé à tous les détenus et à tous les journalistes qui sont emprisonnés dans les pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. Il n’y a pas qu’en Algérie qu’on met des journalistes en prison. Le combat pour la liberté de la presse doit être un combat universel et je suis prêt à mener ce combat en tant que journaliste algérien. »
