Les Nétanyahou ont été à plusieurs reprises mêlés à des scandales concernant leurs dépenses et leurs goûts de luxe.
Une commission parlementaire israélienne a approuvé, jeudi, un nouveau financement pour Benjamin Nétanyahou et sa famille, offrant au Premier ministre une augmentation de ses dépenses personnelles, à un moment où il fait face à des protestations massives contre ses politiques, et où l’économie est en difficulté.
« Déconnectés »
La commission a voté l’approbation de fonds publics pour couvrir les dépenses encourues par la famille Nétanyahou dans leurs résidences privées à Jérusalem, et dans la ville balnéaire de Césarée, ainsi qu’une augmentation de plusieurs milliers de dollars par an des dépenses vestimentaires pour M. Nétanyahou et son épouse, Sara.
« Le financement approuvé ne peut qu’aggraver ce que les critiques considèrent comme la réputation des Nétanyahou d’être déconnectés des Israéliens ordinaires », estime l’agence de presse américaine Associated Press (AP).
« Le shekel s’effondre, les investisseurs fuient, les taux d’intérêt s’envolent, des centaines de milliers de citoyens n’arrivent pas à joindre les deux bouts, mais la commission des finances a approuvé la demande de la famille Nétanyahou de financer deux résidences aux frais des contribuables », a déclaré, cynique, le parti d’opposition Yesh Atid.
« Une autre raison pour laquelle Nétanyahou est déconnecté du peuple. Une autre raison de se préférer à nous », a-t-il ajouté.
Cet événement intervient alors que le pays est profondément divisé sur le remaniement du système judiciaire voulu par le gouvernement israélien, et l’économie confrontée à de nouveaux défis, avec une inflation en hausse et un affaiblissement du shekel par rapport au dollar.
Corruption
D’éminents économistes estiment que les changements juridiques, qui visent à affaiblir l’autorité de la Cour suprême, exacerberont les problèmes économiques du pays en faisant fuir les investisseurs.
La résidence officielle du Premier ministre fait l’objet de rénovations. L’ancien Premier ministre, Naftali Bennett, a également fait l’objet de critiques pour la modernisation coûteuse de sa résidence privée alors que la résidence officielle était indisponible. M. Bennett a déclaré que les changements étaient requis par les responsables de la sécurité et approuvés par le procureur général du pays.
Les Nétanyahou ont été à plusieurs reprises mêlés à des scandales concernant leurs dépenses et leurs goûts de luxe. « Le Premier ministre a longtemps été affligé d’une image de mondain fumeur de cigares et buveur de cognac, tandis que sa femme a fait l’objet d’un examen minutieux pour son comportement abusif présumé envers le personnel », rappelle AP.
M. Nétanyahou, pour rappel, est jugé pour corruption, notamment pour une affaire dans laquelle il aurait accepté du champagne et des cigares de la part de riches associés. Il a également été critiqué pour avoir mis en place un plan coûteux visant à équiper un avion pour ses voyages officiels.
Crédits photo : Benjamin Nétanyahou, à droite, en 2013.
