Algérie : l’avenir du blogueur Merzoug Touati se joue dès aujourd’hui au tribunal de Béjaïa

Accusé par Alger d’intelligence avec Israël et d’incitation à la rébellion, Merzoug Touati risque la peine capitale.

Le procès du journaliste citoyen Merzoug Touati s’ouvre aujourd’hui à Béjaïa (nord), après qu’il a dû patienter plus d’un et demi dans les geôles algériennes avant cette échéance cruciale. Son crime : avoir questionné le porte-parole du ministère des Affaires étrangères israélien sur l’état des relations entre Tel-Aviv et les pays arabes, puis posté cette vidéo sur son site Internet.

Un acte suffisamment répréhensible aux yeux des autorités algériennes pour suspendre immédiatement son blog et l’inculper dans la foulée pour haute trahison. Depuis janvier 2017, date de son incarcération, de nombreuses ONG montent donc au créneau pour dénoncer un traitement totalement inhumain et somme toute arbitraire. Pire, le malheureux vit avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête en risquant purement et simplement la peine capitale si les juges ne font pas preuve de « clémence ».

Un procès politique

M. Touati fait les frais des positions résolument pro-palestiniennes d’un pays loin de porter Israël dans son coeur – c’est un euphémisme. Mais de là à lancer une procédure pénale à son encontre pour « intelligence avec un Etat étranger » et « incitation à la rébellion », il y a bien plus qu’un pas. C’est ce que martèle contre vents et marées Amnesty International qui a épluché la page Facebook du détenu, désormais fermée.

Selon l’organisation, les posts du blogueur ne contenaient en effet ni incitation à la violence, ni appel à la haine. Au contraire, ses remarques engagées dénonçaient uniquement les pratiques de corruption et la mauvaise gouvernance des élus locaux. Pour rappel, le jeune homme âgé de 29 ans se trouve actuellement dans un état physique et psychologique alarmant après s’être infligé plusieurs grèves de la faim.

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