Émirats : des dizaines de parlementaires américains et européens demandent la démission du président de la COP28

Les Émirats ont été vivement critiqués par les défenseurs de l’environnement pour avoir nommé Sultan al-Jaber à la présidence de la COP28.

Des dizaines de membres du Congrès et du Parlement européen ont demandé, mardi, que le président désigné du prochain sommet des Nations unies sur le climat soit remplacé, en raison de ses liens avec le secteur des combustibles fossiles, et que l’influence de l’industrie lors des prochaines négociations soit fortement limitée.

Les Émirats arabes unis ont été vivement critiqués par les défenseurs de l’environnement pour avoir nommé Sultan al-Jaber, directeur de la compagnie pétrolière nationale d’Abou Dhabi, à la présidence de la réunion qui se tiendra à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre et qui est connue sous le nom de COP28.

Dans une lettre ouverte, les parlementaires ont demandé au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, au président américain, Joe Biden, à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et au responsable des questions climatiques à l’ONU, Simon Stiell, de « s’engager dans des efforts diplomatiques pour obtenir le retrait du président désigné de la COP28 ».

Citant la présence de centaines de lobbyistes de l’industrie pétrolière et gazière lors des négociations climatiques de l’année dernière en Égypte, les parlementaires ont également appelé les dirigeants à « prendre des mesures immédiates pour limiter l’influence des industries polluantes, en particulier les principaux acteurs de l’industrie des combustibles fossiles, dont les stratégies commerciales sont en contradiction flagrante avec les objectifs centraux » de l’accord de Paris sur le climat de 2015.

Environ trois douzaines de sénateurs et de membres de la Chambre des représentants des États-Unis ont signé la lettre, y compris des démocrates progressistes et traditionnels et des indépendants. Le sénateur vétéran Sheldon Whitehouse a participé à l’organisation de la lettre. La représentante Katie Porter, les sénateurs Bernie Sanders, Elizabeth Warren et Jeff Merkley ont également participé à l’élaboration de la lettre.

Les signataires du Parlement européen sont principalement des membres des Verts, des sociaux-démocrates et de la gauche, mais aussi des indépendants et un législateur conservateur.

Le bureau de M. Al-Jaber, fait savoir l’agence de presse américaine Associated Press, a répondu à la lettre en mettant en avant son expérience lors des 11 dernières conférences des Nations unies sur le climat, sa promesse de détourner les activités d’ADNOC des combustibles fossiles et son rôle dans la fondation de Masdar, une entreprise spécialisée dans les énergies renouvelables.

« Nous pensons que l’expérience du Dr Sultan en tant qu’ingénieur, travaillant dans le domaine de l’énergie, associée à son expérience en tant que dirigeant d’une industrie mondiale, sont des atouts qui aideront à conduire l’approche transformatrice des Émirats arabes unis lors de la COP28», a déclaré le gouvernement.

L’envoyé des États-Unis pour le climat, John Kerry, a par le passé décrit M. al-Jaber comme un « choix formidable » pour présider les négociations.

 

Crédits photo : Le Capitole, à Washington, la capitale des États-Unis, où se réunit le Congrès (Wikimedia Commons).

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