Soudan : M. Blinken demande aux généraux rivaux de respecter la dernière trêve

« Si le cessez-le-feu est violé, nous demanderons des comptes aux contrevenants », a déclaré le secrétaire d’État américain.

Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a enjoint, mardi, aux généraux rivaux du Soudan de respecter le dernier cessez-le-feu, sous peine de sanctions, alors que des habitants ont fait état de combats sporadiques entre les deux camps dans la capitale, Khartoum, et dans une ville du nord du pays, rapporte l’agence de presse américaine Associated Press (AP).

Le Soudan a sombré dans le chaos après que des combats ont éclaté, à la mi-avril, entre l’armée du pays, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhan, et les forces paramilitaires de soutien rapide, commandées par le général Mohamed Hamdan Dagalo. Les combats ont tué au moins 863 civils, dont au moins 190 enfants, et en ont blessé plus de 3 530 autres, selon le Syndicat des médecins, qui recense les victimes civiles. Un bilan qui pourrait être beaucoup plus lourd, selon ce syndicat.

Aide humanitaire

Le conflit a également transformé Khartoum et d’autres zones urbaines en champs de bataille. Dès le début, les gouvernements étrangers se sont empressés d’évacuer leurs diplomates et leurs ressortissants, tandis que des milliers de résidents étrangers se précipitaient pour quitter le Soudan. Plus d’un million de Soudanais ont été contraints de quitter leur foyer à cause des combats, dont plus de 840 000 ont cherché refuge dans des régions plus sûres du pays, tandis que 250 000 autres sont passés dans les pays voisins, selon les chiffres de l’ONU.

Au cours des dernières semaines, les États-Unis et l’Arabie saoudite ont joué un rôle de médiateur dans les pourparlers entre les parties belligérantes, qui se sont tenus dans le royaume. Une nouvelle trêve a été annoncée au cours du week-end. Il s’agit de la septième tentative à ce jour pour mettre fin à la violence meurtrière dans ce pays d’Afrique de l’Est. Elle est entrée en vigueur lundi soir. Tous les cessez-le-feu précédents ont été violés, rappelle AP.

Dans un message vidéo publié par l’ambassade des États-Unis sur les réseaux sociaux, tôt mardi, M. Blinken a déclaré que les combats étaient « tragiques, insensés et dévastateurs ». La trêve, a-t-il ajouté, vise à permettre l’acheminement de l’aide humanitaire et à restaurer les services essentiels et les infrastructures détruites par les affrontements.

Violences sexuelles

Un mécanisme à distance, soutenu par les États-Unis, a été mis en place pour surveiller la trêve, a ajouté M. Blinken. Il s’agit d’un comité de surveillance composé de 12 membres, dont trois représentants des parties belligérantes, trois des États-Unis et trois de l’Arabie saoudite.

« Si le cessez-le-feu est violé, nous le saurons et nous demanderons des comptes aux contrevenants par le biais de sanctions et d’autres moyens, a-t-il déclaré. Nous avons facilité le cessez-le-feu, mais il incombe aux forces armées soudanaises et aux forces de soutien rapide de le mettre en œuvre. »

Les deux parties ont accepté de mettre fin aux hostilités et au pillage des biens civils et des fournitures humanitaires, ainsi qu’à la saisie des infrastructures civiles telles que les hôpitaux, les centrales électriques, les pompes à eau et les stations-service.

Les travailleurs humanitaires et les civils ont fait état de pillages généralisés à Khartoum et ailleurs dans le pays, ainsi que d’un manque criant de services de base, de soins médicaux, de nourriture et d’eau. Le syndicat des médecins a également déclaré que les forces de sécurité avaient saisi des hôpitaux. Des allégations de violences sexuelles à l’encontre des femmes, y compris des viols et des viols collectifs à Khartoum et dans la région rétive du Darfour occidental, ont été formulées.

 

Crédits photo : Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, à Bruxelles (Belgique) en mars 2021 (Wikimedia Commons).

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