N’Djaména n’a toujours pas appliqué une décision de justice de 2015 lui ordonnant d’indemniser plus de 7000 victimes du régime Habré.
« Cela fait quatre ans et le gouvernement tchadien n’a pas même commencé à exécuter la décision de la Cour. C’est une insulte faite aux victimes et un affront à l’État de droit », fustige en conséquence la présidente de l’Association Tchadienne pour la Promotion et la Défense des Droits de l’Homme (ATPDH), auprès de l’ONG Human Rights Watch (HRW).
Des actes inhumains
Difficile de lui donner tort, tant le bilan de Hissène Habré à la tête du pays (1982-1990) fait froid dans le dos. Et pour cause, comme le rappelle HRW, « la Cour d’appel de N’Djaména a condamné 20 agents du régime de l’ex-dictateur, le 25 mars 2015, pour assassinats, tortures, séquestrations, et détentions arbitraires, parmi d’autres crimes. (Les juges ont d’ailleurs accordé) aux 7000 victimes la somme de 140 millions de dollars US à titre de dommages et intérêts, ordonnant au gouvernement d’en verser la moitié et aux agents condamnés d’en verser l’autre moitié ».
Une attente insupportable
Malheureusement, les principaux et principales concernés attendent toujours réparation malgré cette prise de position judiciaire. Une situation d’autant plus aberrante « que Hissène Habré, lui-même, a été reconnu coupable en 2016 de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre et de torture, et notamment de viol et de violences sexuelles, par un tribunal spécial au Sénégal. (Ce dernier) l’a alors condamné à la prison à perpétuité. (Par la suite), une chambre d’appel a confirmé cette condamnation en 2017, accordé la somme de 153 millions de dollars US aux 7396 victimes désignées, et donné mandat à un Fonds de l’Union africaine pour collecter les fonds en recherchant les avoirs de (l’intéressé) et en sollicitant des contributions ».
Un dossier à suivre de près donc…
A lire aussi : Tchad : les syndicats de commerçants fustigent un Etat « mauvais payeur »
