Syrie : au moins 18 enfants morts depuis le début de l’année

Dans un communiqué, l’Unicef alerte sur la situation des enfants syriens, dix ans après le début de la guerre.

L’année 2021 commence bien mal en Syrie. Où, en un peu plus de trois semaines, au moins 18 enfants ont péri dans des attaques impliquant des armes explosives et des munitions non explosées, alertent les Nations unies (ONU). Rien que le week-end dernier, trois enfants ont été tués près de la ville de Tall Rifaat, au nord d’Alep (nord-ouest). Jeudi dernier, ce sont deux enfants, âgés de 1 et 10 ans, qui ont péri dans une attaque à Hama (centre-ouest).

« Dix ans après le début de la guerre en Syrie, des enfants continuent d’être tués, blessés, déplacés et privés de biens de première nécessité », a déclaré la directrice exécutive de l’Unicef, Henrietta Fore, dans un communiqué. Et ceci notamment dans le nord-est du pays, où la violence a augmenté dans le camp d’Al-Hol – où plus des deux tiers de la population sont des enfants. « Les enfants et les familles en Syrie ont tellement souffert au cours de la dernière décennie. Ils n’entrevoient aucune fin », a déploré Madame Fore.

Dans le nord-ouest de la Syrie, des conditions hivernales difficiles, avec, entre autres, des pluies torrentielles et de la neige, ont touché au moins 22 000 personnes. Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), plus de 2 millions de personnes sont toujours déplacées et vivent dans des tentes, des abris et des bâtiments détruits ou inachevés. Il y a quelques jours, renseigne l’Unicef, un garçon de 6 ans serait mort à cause d’un mur construit autour de sa tente qui s’est effondré en raison des inondations.

« La violence en Syrie doit cesser »

Selon les chiffres de l’ONU, au moins 4,7 millions d’enfants à travers la Syrie ont besoin d’une aide humanitaire. Nombre d’entre eux se voient obligés, face à la pauvreté croissante, les pénuries de carburant et la hausse des prix des denrées alimentaires, de quitter l’école pour travailler et épauler leur famille. Chaque semaine, pointe du doigt l’Unicef, la pandémie de Covid-19 – qui se propage rapidement – rend toujours plus difficile la survie et l’éducation, mais également la protection de ces enfants.

Raison pour laquelle l’agence onusienne et la communauté humanitaire poursuivent leurs actions pour apporter du soutien à ces derniers. Tout en appelant à l’aide : « Nous ne pouvons y parvenir seuls, a prévenu Henrietta Fore. Nous avons besoin de financement. Nous avons besoin d’un meilleur accès. Et surtout, nous avons besoin que chacun protège les enfants et les mette hors de danger. » « La violence en Syrie doit cesser », a-t-elle ajouté.

Paradoxalement, quelques jours auparavant, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Geir O. Pedersen, rappelait devant le Conseil de sécurité que « les 10 derniers mois ont été les plus calmes de l’histoire du conflit. Les lignes de front ont à peine changé. Mais c’est un calme fragile, a-t-il tout de même indiqué. Il pourrait s’effondrer à tout moment ».

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Crédits photo : Depuis le début de l’année, en Syrie, au moins 18 enfants ont péri dans des attaques, alerte l’Unicef (Unicef/Delil Souleiman).

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